Voici le texte intégral d'un ami qui a finalement "clanché" le diable à la course après avoir écrit ce texte. Alors pour tout les coureurs qui affronteront le diable dimanche, que ce soit à MTL, en Mauricie ou ailleurs, prenez quelques minutes pour lire ce qui suit et lorsque ce sera difficile, rappelez-vous d'envoyer promener le diable!
Vas te faire foutre le diable !
Je suis un
passionné de la course à pied. Je suis
crevé ces jours-ci. Je ne comprends pas
ce qui m’arrive. Je dors assez bien
pourtant. ‘Je me suis dit, Pierre,
slaque un peu, t’es pas une machine. Et puis, tu travailles beaucoup et le
boulot te préoccupe un peu plus ces jours-ci.
Alors slaque donc un peu.’ J’ai
donc réduit les distances, j’ai respecté mes journées sans course, j’ai changé
un peu ma musique de course.
Je ne suis tout
de même plus le même et ça m’inquiète.
Comme je suis contre-performant ces jours-ci, et bien ça m’énerve et je
me questionne. Jusque là, ce n’est pas
le fun mais je demeure en contrôle, je crois...
Mais voilà que le côté sombre du cerveau s’en mêle… Vous savez cette petite voix intérieure qui
nous harcèle avec des idées négatives.
Certains diront que c’est le diable de la course qui s’en mêle et
s’empare de nos pensées. Ce sacripant je
le connais pourtant. Je l’ai rencontré à
quelques reprises lors de longues sorties et récemment lors du marathon
d’Ottawa vers le 30e km. ‘Pierre, me dit-il, tu es crevé. Tes jambes sont lourdes, tu es étourdi même
par moment et tu n’as plus d’énergie pour poursuivre. Arrête, marche, bois un peu. Retourne donc à la maison maintenant. Laisse tomber tes objectifs, ca sera mieux
comme ça…’ Voyez ce que je veux
dire. Alors, moi, je dis au
diable : ‘Vas te faire
foutre !’ Mais il persiste, il
insiste… ‘Vas te faire foutre le diable !
Je te connais et je sais quel est ton jeu !’
Mais contrairement
à Ottawa lors du marathon, le diable a peut-être un peu raison. Je me suis peut-être fixé de trop gros
objectifs à court terme ? (3
marathons, deux demi…) La spirale est
peut-être réelle. Fatigue sur fatigue,
rien de bon là-dedans. Quand j’y pense
calmement, y a des lumières qui se sont allumées dans le dash depuis quelques
semaines mais j’ai détourné le regard.
De drôles de sons se sont faits entendre dans ma tête mais j’ai levé le
son de mon i-pod pour ne pas les entendre.
Woo ! Stop ! Le diable gagne du terrain… Non, non ! C’est mon ange gardien qui me parle cette
fois. ‘Écoute ton corps Pierre, c’est
important et requis quand on fait de la course à pied sérieusement.’ Well, well !
Je pense que le
diable s’en est mêlé pour me perturber.
C’est sa job après tout, non. Il voulait me déstabiliser, me
décourager. ‘Hey, tu fais une bonne job
diable de mes deux ! Maintenant, du
balai connard de diable !’ Ouf, je
me sens mieux.
Je suis rendu un
peu fou. Allez Pierre, me suis-je dit,
mets un peu de ta sagesse et de perspective là-dedans.
Alors
voici :
D’abord, je vais
courir pour le plaisir et de façon positive.
Je vais courir en m’amusant. Le
diable déteste le bonheur, c’est connu.
Alors, bienvenue le bonheur de la course !
Je vais changer
mes tracés de course habituelle. Essayer
de courir ailleurs dans la ville, dans de nouveaux environnements.
Je ne tiendrai
pas compte de la cadence pour un bout de temps.
Je vais courir avec ma montre gps mais seulement pour la distance.
Je vais me
trouver de nouvelles tunes pour courir.
Je vais courir en compagnie d’invités spéciaux : Alicia Keys, Coldplay, Taylor Swift, Usher…
Je vais courir
zen en observant l’environnement, en saluant les inconnus, le vieux monsieur
qui prend sa marche, le marginal que personne ne regarde.
Je vais visualiser
100 fois mon arrivée dans Central Park le 3 novembre prochain, les deux bras
levés et le sourire aux lèvres !
Je vais prendre
mes 3 jours de repos par semaine et ces jours-là, je remplace la course par de
la méditation.
Je vais me
reposer pendant 2 semaines bien méritées.
Je vais réécouter
le film The Spirit of the Marathon.
Je vais prendre
ça relax, simplement.
Je vais inviter
le diable à courir avec moi le matin pour qu’il comprenne que la course à pied
n’est pas une activité éphémère mais mon style de vie, mon petit bonheur
quotidien, ma santé, mon équilibre, ma philosophie. Il va vite trouver ça plate et trouver une
autre victime. Quand il partira ce
matin-là, je le remercierai…
Pierre Champagne
Août 2013