dimanche 15 février 2015

Les photos de coureurs avec les sourcils gelés...

 

À lire à voix haute avec une intonation près de la crise de nerf, car c’est de cette façon dont le texte a été écrit!

Pu capable. Les photos de face et de sourcils gelés sur Facebook et twitter? Pu capable! Et on en rajoute avec la météo sur le « post » qui est toujours sous les -20.

Je me réveille tôt le matin pour courir et il y a toujours un comique qui met la température du jour : -27, -30, -32…Pitié! Donnez-moi une chance! Ma journée vient de commencer et je sais que je vais me sentir comme un petit  poisson des chenaux qu’on vient de sortir de l’eau et qu’on dépose sur la glace!

Et puis arrêtez de me faire croire que c’est agréable! Come on. Ça gèle de partout, pas capable de respirer à travers le cache-cou qui est glacé et on ne voit plus rien parce que les cils sont glacés. J’ai déjà saigné des mamelons parce que j’avais mal choisi mon gilet. Mais hier, OSTIE, je les ai gelés!!! Pis vous trouvez ça drôle! Je prends douche en revenant et je perds autant de calories qu’en courant,  simplement en me tortillant pour ne pas que l’eau chaude me fasse mal, mais je suis tellement transit qu’il n’y a que l’eau chaude pour me faire du bien.

Je fais du lavage…heu ….ma blonde fais du lavage à tous les jours pour laver mon linge de sport afin que je puisse recourir le lendemain : je sais, c’est une sainte, je sais, je pourrais bien faire mon lavage, je sais je me plains le ventre plein, merci ma gazelle ;0). Mais bref, il faut laver le linge à tous les jours, parce que sinon ça chlingue! Shlingue? Chelingue? Anyway …Pis en plus, comme on doit courir avec plusieurs couches, ça fait plus de lavage!

Et n’oublions pas le vent. Cet ennemi juré qui en rajoute! Tu pars avec une  brise dans le dos et tu reviens avec le démon dans la face! Les petites parcelles de peau de tes joues deviennent blanches, ton nez se met à picoter et tes yeux chauffent comme lorsque tu sors de la piscine. 

Arrêtez de me faire croire que vous aimez ça! Y fait noir trop tôt, clair trop tard, les déneigeuses prennent toute la place, les accotements sont disparus , les voitures n’arrivent pas à arrêter car les coins de rues sont gelés et vous aimez ça? Come on! Cet hiver, on est vraiment loin de la petite neige féérique qui tombe doucement en valsant dans le ciel! Non non. Cet hiver, c’est envoye, sors pis gèle cabochon! Pis juste pour te donner un peu plus de misère, je vais t’envoyer mon pote le facteur éolien!

Nous n’avons pas encore parlé des mains et du IPod qui gèle, ni de la montre GPS que tu tentes de regarder en enlevant rapidement ton gant, en remontant un peu ta manche (pendant que ton gant tombe sur le sol).

Pis vous allez me faire croire que vous aimez ça?
Soyons honnête, courir l’hiver c’est tough! Mais bravo à vous tous qui le faites, vous êtes courageux et déterminés! Ne lâchez pas et d’ici là consolez-vous, j’ai mis une prime sur la tête de la marmotte…

 

PS, avez-vous vu ma nouvelle photo de profil?

dimanche 8 février 2015

Autopsie d'un succès



     Je ne serai pas humble. Je serai prétentieux et je vais même me « péter les bretelles »! Mais ce soir, je vais vous donner la recette pour organiser une course et en faire un succès comme la Classique Hivernale Broadway…

   Premièrement, ça prend 5 personnes sur un comité organisateur qui n’ont pas le temps du tout d’organiser une course. Pierre Champagne, Marc Ménard, Hugues Carpentier et Marie-Claude Brûlé, bravo d’avoir trouvé quelques heures à travers vos vies complètement folles pour vous asseoir et organiser une telle course.

  Ça prend des commanditaires (Intersport Shawinigan, le Groupe Vincent, Desjardins, Fourrures Lemieux, Robert Fer et Métaux, IGA Baril, Boucherie Nobert, les Cataractes de Shawinigan et évidemment le Broadway Pub)  qui ne feront pas beaucoup plus de ventes à cause de cette course, mais qui veulent s’impliquer dans leur milieu. Qui même avec l’objectif de rentabilité, savent ce que le mot humain veut dire.

   Ensuite ça prend des bénévoles, mais pas n’importe lesquels. Il faut qu’ils acceptent de se faire geler le cul à -20 degré et rester debout sans bouger pendant quelques heures. Ce sont ces bénévoles qui reçoivent un appel de Carl et qui en raccrochant disent : bon, je viens encore de me faire embarquer…

   Finalement ça prend 200 hurluberlus de coureurs et marcheurs qui viennent un bon dimanche matin tenter de ne pas tomber en hypothermie parce que 5 « étranges » organisateurs ont décidés de faire une course en plein février, moment de l’année où il vaut mieux rester sous la couette jusqu’à midi.

    Mais en plus de ces ingrédients de base, il faut ajouter à ces organisateurs, commanditaires, bénévoles et coureurs, un cœur gros comme le soleil. Un cœur qui dit à la tête de chacun d’entre eux : Hé! Allez, donnes-toi un coup de pied parce que la cause est vraiment bonne. Donnes-toi un coup de pied parce que pour le 60 minutes où tu gèleras, il y des enfants qui passe un hiver complet à greloter car ils n’ont malheureusement pas d’habit d’hiver assez chaud.

   J’écris ces lignes et j’avoue que j’ai un peu le « motton ». Pourquoi? Évidemment parce qu’il m’arrive de voir ces enfants pas assez habillés, greloter à des températures comme ce matin. Mais je suis aussi ému parce que malgré ce qu’on entend à propos de l’individualisme et de la perte de valeurs humaines, ce matin, j’ai vu plus de 200 personnes de ma communauté qui ont bravé le froid, qui pour plusieurs ont décidé de courir l’hiver pour une 1ère fois. J’ai vu plus de 200 personnes qui ont cru qu’en donnant quelques sous et quelques minutes, ils pouvaient s’impliquer à leur manière et essayer d’améliorer les choses.

 

  Je vais donc me péter les brettelles parce que je suis vraiment fier de vous connaître…Merci

 

Carl

vendredi 6 février 2015

La théorie de l'élastique...

Il est possible que je radote un peu dans cet article. Mais vous savez quoi, si c'est le cas, lisez-le quand même !:).

Cette semaine j'ai eu 3 commentaires de coureurs qui m'ont fait réfléchir. Pour 2 d'entre eux le contenu était à propos de la température. Il faut bien avouer qu'on se les gèles depuis quelques semaines...

Donc, une collègue me dit: tu sais Carl, moi je ne sors pas courir en bas de -10 degrés C. Un ami me dit: oh non, moi je ne cours pas en bas de -15 degré C. Finalement un autre trouvait que courir entre Grand-Mère et Shawi c'était un peu long...( ce qui est en fait simplement une perception car en réalité il n'y a que 10km entre les 2 secteurs, et ce coureur et assurément capable de bien plus!).

         Alors, prenez un élastique. Allez allez, faites-le! Pas de farces! Levez-vous trouvez-en un. Au pire, volez celui dans les cheveux de votre collègue de travail! ( mais dites-lui que vous lui rendrez ou donnez-lui 2$...)

       Une fois votre élastique trouvé, déposez-le à plat devant vous. Cet élastique représente vos limites. Attention! NE LUI TOUCHEZ PAS!  Il représente votre -10 degré. Il représente votre meilleur temps sur un 10km. Il représente la plus longue distance que vous avez couru ou le plus gros défi que vous vous êtes donné.

        Maintenant, insérez vos doigts dans l'élastique et étirez-le un peu . Pas trop. Vous venez de comprendre que vous pouvez courir à -11 degré. Que votre meilleur temps peut être amélioré de 5 secondes et que vous pouvez courir 500 mètres de plus à votre prochaine sortie de course.

       Tirez un peu plus. -15 degré, 10 secondes, 1km..etc...  Vous pouvez tirer, toujours en restant  raisonnable et sans faire casser l'élastique ( épuisement, blessures, démotivation).

      Nos limites sont très élastiques. Malheureusement, nous avons tous tendance à ne pas trop tirer sur l'élastique. Cela s'appelle le confort. J'irais même jusqu'à dire que nous avons peur qu'il nous casse sur les doigts. Mais savez-vous vraiment de quoi vous êtes capable? Savez-vous jusqu'où vous pouvez tirez l'élastique? Je suis certain que non! Je ne prône pas l'excès, mais je crois que nous avons tout à gagner en étirant ce foutu bout de caoutchouc.  Votre corps et votre tête vous avertiront lorsque que vous serez trop près du point du rupture et il sera important de les écouter. Mais entre vous, moi et l'écran qui nous sépare...Êtes vous VRAIMENT en danger si vous sortez courir à -16?


Alors tirez l'élastique!

PS, reprenez l'élastique et glissez-le dans la poche de votre manteau ou attachez-le sur un lacet de votre soulier de course. Et lorsque vous croirez que vous n'êtes plus capable, regardez cet élastique !