Donc je reviens à ma question : Pourquoi? J’essaie de
trouver des réponses adéquates. J’essaie de trouver des réponses qui seront le
plus authentique possible. J’essaie de mettre en mot ce que je ressens. Mais à
moins d’un mois de mon départ, la réponse est simple : je n’arrive pas à
exprimer clairement ce qui se passe à l’intérieur.
J’ai parlé avec mon père de ce sujet. Je lui ai exposé mon
malaise à répondre à cette question car je la trouve tellement difficile! Il m’a
demandé : Carl, si tu vois une montagne devant toi, vas-tu la montée ou
faire le tour? Nous connaissons la réponse.
J’ai aussi parlé de ce sujet ce matin avec 2 amis. Aucune
réponse concrète. Pas de belles phrases toute faites. Mais quelques réponses
qui en disent long :
1.
Si avant de t’inscrire à une course tu as des
papillons dans le ventre, c’est bon signe;
2.
Si tu vis une passion, tu es dans la bonne
direction;
3.
Si tu es prêt à tolérer un peu de douleur parce
que le bonheur que cela rapporte est encore plus grand, c’est bien;
4.
Si tu es content de partir, que tu profites du
moment, et qu’à ton retour tu es présent pour les tiens et heureux d’y être, il
y a une partie de la réponse…
Évidemment, j’ai continué ma réflexion. Et si j’allais consulter
un psychologue? C’est vrai ! Parce que pour faire quelque chose d’aussi fou, il
faut nécessairement qu’il y ait quelque chose qui cloche chez moi? Probablement
que le psychologue trouverait une explication, un « problème ». Il
aurait peut-être même raison!
Mais si j’ai simplement le goût de me sentir en vie?
Pourquoi pleins de coureurs ont affronté un marathon aujourd’hui? Pourquoi des
gens comme Fred Dion traversent l’Antarctique tracté par un cerf-volant ou
réalisent d’autres exploits de ce genre? Pourquoi des gens vont faire des
missions humanitaires dans les endroits les plus durs de la planète et pourquoi
d’autres font du bénévolat en plus de leur travail, leurs enfants, etc…
Peut-être
(probablement) que de courir 254km dans la jungle est loufoque, voir absurde,
tout comme sauter d’un avion avec un parachute. Mais attention : Loufoque
pour qui? Absurde pour qui?
Je ne crois pas avoir la vérité. Je ne crois pas que ma
réflexion soit assez profonde pour être étudiée à l’université. Une chose est
cependant certaine : je suis en vie.
Peu importe la façon. Peu importe la
distance, le sujet ou la passion, faites quelque chose qui vous fait vibrer. Ne cherchez pas toujours des réponses rationnelles lorsque votre cœur vous dicte une action.
Et surtout, ne
laisser pas votre vie sur le pilote automatique…