Il est 21h45. Je
suis devant l’ordi à lire les nouvelles locales et régionales (en fait je
regarde les statuts Facebook de mes amis ce qui me donne l’équivalent des nouvellesJ). Je tombe sur un
vidéo fait par Joan Roch http://j0anr0ch.com/2014/02/26/beastie-runs/
où on le voit courir beau temps mauvais temps pour se rendre au travail. Le
vidéo est motivant et je me dis : tiens, je n’ai pas couru aujourd’hui car
j’ai été trop occupé, alors pourquoi ne pas y aller tout de suite!
Ma blonde est couchée. Je vais chercher mes vêtements et elle
me demande ce que je fais.
-
Je vais courir beauté. Je vais aller dans le
bois près de la maison.
-
T’es un malade. (Elle le dit par politesse car
elle sait bien que mon idée est faite et elle se rendort.)
J’écris un post
sur mon compte pour que quelqu’un quelque part sache où je suis si je disparais
et je pars. Au moment d’écrire le post, voici les commentaires qui sont passés
dans la tête de mes amis. Notez évidemment qu’ils ne m’en ont pas fait mention
car ce sont des amis…
Il y en a qui se
sont dit : trop dangereux de se perdre. D’autre se sont dit trop froid,
trop noir, les animaux dangereux dans le bois. Certains se sont assurément dit
que je voulais me rendre intéressant et finalement quelques-uns se sont dit :
bonne idée! (mais probablement que cette dernière catégorie est rare). J’oubliais
ceux qui ont pensé aux loups garous.
Donc je quitte et
me dirige vers le bois à environ 1km de la maison. La température? Aucune idée.
Vous savez quoi? Nous sommes en février et c’est le soir, il fera assurément froid! Alors
je me suis habillé en conséquence. J’arrive à l’entrée du bois. Je monte le
volume de mon lecteur MP3, ajuste ma lampe frontale et souris sous mon cache
cou! La forêt où je cours fait environ 2.5km par 3.5km. Il y a moyen de se
perdre, mais j’y cours depuis assez longtemps et m’y suis perdu assez souvent pour
maintenant mieux la connaître!
Au début, il y a
un petit challenge. C’est la première fois que je cours un soir d’hiver dans
cette forêt. On a beau dire, être dans le bois le soir stimule l’imagination!
Je flotte sur la neige. La musique est entraînante, le ciel est clair on voit
bien la piste. Je me détends, prend quelques photos et apprécie le moment. Tout
à coup, un œil rouge me regarde. Pas de blagues! Je commence à me trouver un
peu moins intelligent…Je me déplace pour mieux voir, ralenti et la lueur de l’œil,
diminue. Je me rapproche. L’œil devient plus rouge et plus brillant. Hé
Boulianne, arrête de niaiser et va voir! C’est toujours ben pas un loup garou! J’arrive
près de l’œil et je comprends que le globe oculaire est en fait un réflecteur
de vélo cloué sur un arbre qui me renvoie l’éclairage de ma frontale. Qu’est-ce
que ça fout là? Aucune idée mais de jour, je ne l’avais jamais remarqué!!! Je repars en rigolant de ma petite frousse. J’évite
les branches, accélère dans les descentes qui arrivent et monte le volume de la
musique. J’ai lu quelque part que les loups garous n’aimaient pas la musique
techno, donc j’écoute du Deadmouse et je me dis qu’ainsi, si je me fais attaquer par ceux-ci, ils
changeront d’idée en entendant ma musique!
Je n’ai pas écris ce blog pour vous parler de loup garou. Mais
bien pour que vous reteniez ceci. On a l’habitude, en tant que sportif, de se
mettre des balises dans lesquelles nous sommes bien. Les heures d’entraînement
sont toujours les même, les distances se ressembles ainsi que les tracés. Mais
parfois, de changer un seul élément de l’équation peut faire du bien au moral
et vous apporter un petit défi. Donc n’hésitez pas. Et pour tous vos amis qui
vous disent que ce sera trop froid, trop noir ou trop dangereux, sachez qu’il n’y
a que vous pour évaluer adéquatement votre tolérance et votre préparation face au
risque. Ne soyez pas téméraires, mais parfois de sortir du cadre, malgré la
désapprobation des autres peut vous être bénéfiques! Alors n’hésitez pas.
Et finalement, si c’est vrai que les loups garous n’aiment
pas le techno, après avoir écouté du techno pendant toute ma course, je
comprends pourquoi!