mardi 26 novembre 2013

Les crottes au fromage


Persévérance, motivation, discipline, abnégation, objectifs…fuck off! Ce soir je tape de la main droite uniquement. Pourquoi? Parce qu’avec ma main gauche, je mange des crottes au fromage et en plus, je peux prendre des gorgées de bière sans arrêter de taper!

Ce qui devait arriver arriva. Pas capable de courir les 100 miles que j’avais prévu faire le 21 décembre. Objectif trop gros? Probablement. Manque d’humilité dans la décision de faire cette distance en si peu de temps? Probablement. Blessures de course assurément! Est-ce que d’avouer que je me suis surestimé est difficile? Tout à fait mais c’est bien le cas. Est-ce que de remettre ce projet a un goût amer? Autant qu’un citron passé date!

Alors j’ai décidé de me mettre à nu ( ne vous en faites pas je vais vous épargner les photos) et vous indiquer quoi ne pas faire pour en arriver à écrire un texte comme celui-ci un mardi soir à 23h, avec des blessures au genou, au tendon d’Achille, à l’épaule, au coude et au cou et un moral de brosse à dent qui a été relégué à brosser les dents du chien.  En passant ce n’est pas des blagues, j’ai tellement mal partout que si j’étais un cheval de course, je serais désormais uniquement bon pour trainer des touristes en carriole dans le vieux Québec!  Probablement que même le cocher ne me ferais pas confiance pour monter les côtes!

Étape 1 : Suivre un calendrier. Vous aurez beau être un coureur hors pairs, si des experts se sont penchés sur les cycles d’entraînement et écrivent des livres sur les horaires à suivre, suivez-les! On peut ne pas  respecter une planification une semaine ou 2 et ensuite faire à notre tête,  ça fini par nous rattraper.

Étape 2 : Les termes associés à des distances sont dangereux. Je suis peut-être un « ultra-marathonien »selon la définition parce que j’ai couru plus que 42,2km. Mais en réalité je suis d’avantage un « ultra-cabochon » parce que pour mériter ce titre il faut faire tous les efforts qui viennent avec, ce que je n’ai pas fait. ATTENTION! Cela s’applique également pour un marathonien, un demi-marathonien, un 10 kilométrien etc…Présentement, je suis plutôt un courrerien…

Étape 3 : Ne dites pas demain je commencerai. Parce que demain vous aurez une autre raison pour commencer le surlendemain. Commencez maintenant!

Étape 4 : Soyez en paix avec votre objectif. Prenez le temps d’y penser. Un objectif décidé trop rapidement est difficile à réaliser. Si vous n’en n’avez aucun, courez pour le plaisir!

Étape 5 : La motivation est quelque chose d « intrinsecte ».C’est une petite bibitte en dedans de nous que personne ne peut contrôler sauf nous-même. Donc n’espérez pas que les gens vous motivent. Ils essayeront et c’est gentil, mais c’est à vous de faire le travail.

Dernière étape : Abandonner ou reporter. Je déteste ces 2 termes. Mais si vous réaliser après un certain temps que ça ne fonctionne pas, que ce soit votre objectif qui est irréaliste ou votre corps qui vous dit stop, prenez un pas de recul, il vous permettra de prendre conscience de la situation et la corriger. C’est désagréable, ça pue au nez mais ça permet de se clarifier les idées!

Donc voilà, je reporte les 100 miles, je prends le temps de bien définir mes objectifs pour l’année 2014, je soigne mes blessures et surtout, je crois que je vais finir le sac de crottes au fromage….Tant qu’à y être ;).