mardi 6 décembre 2016

Le voyage de 100 miles_Êtes-vous drogué? La fin d'un voyage...



                En lisant ce blog, beaucoup diront : je le savais.  Vous savez, avec cet air suffisant de la personne qui sait tout? Vous savez, cette fameuse phrase que l’on ne veut pas entendre : Je te l’avais dit. Hé bien, vous aviez raison! ;)

                Je m’entraîne présentement pour aller courir un 100 miles dans les Keys en Floride. En fait, je m’entraînais. Par qu’hier, j’ai écris au directeur de course pour me retirer. Hé oui. Fini le voyage de 100 miles! Disons plutôt que c'est comme si je venais d’arriver en Thaïlande, sur le bord de la plage et que je réalise qu’il est peut-être temps que je profite un peu du soleil et que je prenne une pause…

Mais il est important que je vous raconte l’histoire, cela servira peut-être à d’autres coureurs!

Au début de l’été, j’ai commencé à sentir des serrements à la poitrine. Juste un peu inconfortable. Pas de stress, on se calme. Mais plus les semaines passaient, plus les serrements s’accentuaient. Pas de stress, disons juste un peu… Je vous passe les détails qui me mènent à cette journée du mois d’août. Je suis seul dans les bureaux administratifs de la caserne à la fin de la journée. Les serrements recommencent. Fort, plus fort, très fort.  5 minutes, 10 minutes. Pas moyens de le faire passer. J’avoue que là, je suis stressé. Un serrement à la poitrine, c’est jamais bon signe! Je finis par aller consulter un collègue qui a déjà eu des problèmes cardiaques et il me suggère fortement d’appeler l’ambulance! À ce moment, mon indice de stress est assez élevé. Donc je fais le 911, l’ambulance arrive (évidemment, je connais les ambulanciers et c’est toujours un peu  gênant car on ne veut pas leur faire perdre leur temps, et on se demande si c’est dans notre tête ou pas). Bref, je fais un tour de camion jaune jusqu’à l’hôpital. On me prend en charge, prise de sang, électro etc… 8 heures plus tard j’ai  mon congé : M. Boulianne, tout est ok pour vous. On vous envoie faire des tests mais vous êtes ok. Ok?

Je vais passer un tapis à l’effort, le médecin trouve ça quasiment endormant.

-          M. Boulianne, votre cœur va très bien, il est même très très en forme! Aucune problématique sur votre tracé. Vous êtes ok! Ok?

Même chose avec les résultats des prises de sang. Vous êtes ok! Mon doc me dit qu’il s’agit probablement d’un spasme œsophagique. Souvent occasionné par le stress. Le stress??? Quel stress???

Depuis cet été, ma vie est comme un long fleuve tranquille (qui l’eut cru). Pas de gros défi ni d’entraînement à plus finir, pas d’organisation en vue, le mariage est fait, la famille va bien, j’aime ma job, la vie est belle quoi! Alors quel stress? Qu’est-ce qui peut faire en sorte que j’appelle l’ambulance car j’ai peur de faire une crise cardiaque?

Bref, l’automne passe. Je continue de m’entraîner pour le 100 miles. Les charges d’entraînement augmentent à la même vitesse que ma motivation diminue, c'est-à-dire très vite! Je ralentis la cadence. Les sorties sont de plus en plus espacées et j’ai de moins en moins le goût. Je prends un peu de poids, les bobos sortent. Kossé qui se passe avec moé OSTIE!

Je dois trouver ce qui cloche! Je commence à fouiller sur le net. J’ai trouvé 234 maladies et 432 remèdes. Mais chercher un problème de santé sur internet, c’est assurément finir avec plus de problèmes qu’avant d’ouvrir l’ordi. Comme je ne suis pas médecin ni psychologue, mais que je commence  à avoir une petite idée de mon problème, j’envoie un courriel à une amie. Il s’adonne que cette amie est psychologue. Quel heureux hasard! Je lui demande quelques titres de livres pour  alimenter ma réflexion face à mon problème. En plus de me donner des pistes de réflexions et des titres de livre, voici une phrase que je me permets de copier pour vous : Les drogues les plus fortes ne sont pas toujours celles sur le marché noir... : c'est puissant l'endorphine! 

Ouf!!! Suis-je en manque? Est-ce que mon corps est fucké? Suis-je rendu dépendant à l’endorphine?  Il est peut-être temps de lever le pied de sur la pédale! Pas sur les projets, ni sur la course, mais plutôt sur les GROS projets de course. S’entraîner c’est bien, j’en suis certain. S’obliger, se forcer, ne plus avoir de plaisir? Pas certain.

Depuis avril 2011, j’ai passé 4 ans à m’entraîner de façon intense et assidue. À me lever aux aurores pour ne pas déranger la vie familiale. Je me suis souvent surpris à faire 2 entraînements par jour, course et muscu en plus de tous mes projets. J’ai trippé à le faire et je le referai assurément, mais comme ce fut plus tranquille depuis quelques mois, mon corps me crie qu’il est en manque? Comme je suis molo depuis un certain temps et que j’ai goût de prendre un break, mon corps refuse de m'accorder cette pause? Assez pour m’envoyer des signes physiques?

J’ai fait des ultras considérés comme assez difficiles et je suis heureux de l’avoir fait. Mais est-ce qu’il est temps de faire une petite désintox? Probablement!  Est-ce que j’ai perdu le plaisir de courir? Oui! Tout simplement. Est-ce que j’ai le goût de prévoir à long terme des défis personnels? Non!

Donc, il est temps de retrouver l’équilibre. Et c’est ce dont je veux vous faire part! ÉQUILIBRE! Les coureurs sont tous pareils. Vous êtes déjà à planifier votre saison 2017 et c’est normal.  Je crois que c’est sain. Mais conserver la petite lumière rouge allumée dans votre tête qui vous permettra de vous demander si vous êtes accroc. Si vous n’êtes pas certain et que vous croyez être embourbé, consultez!

On se croisera assurément dans une course l’été prochain. Mais je serai probablement plus lent et moins entraîné, peut être aussi un peu plus joufflu! J Mais je n’aurai plus ce petit serrement…

Merci Caroline de m’avoir orienté dans mes réflexions !

Dr. Caroline Mailhot,Psychologue

Alors sur ce, trippez sur la course, profitez du moment et de l’endorphine, mais avec modération! J

Carl

Ps… ne vous en faites pas, je vais continuer d’écrire, mais je vous raconterai des histoires de tricot ou de macramé (est-ce la bonne façon de l’écrire? Machramé? Mets cramés?)
 

jeudi 20 octobre 2016

Le voyage de 100 miles_Dans du spandex, tout l'monde a l'air d'un athlète!


J’avais 2 idées pour ce blog. La première était plutôt sérieuse. Mais à lire les derniers blogs de coureurs qui circulent sur les internets, dont celui très bon de Marlène Couture, je me suis dit que vous aviez déjà assez de matière à réflexion!

Donc mettez votre cerveau à off, partez la musique en cliquant ici, et amusez-vous!

L’automne arrive. La saison pendant laquelle on ne sait plus trop comment s’habiller pour courir. Il fait trop chaud pour faire froid, et trop froid pour faire chaud! Il manque de lumière dehors, il mouille et en plus la pluie est froide. Les feuilles tombent à la même vitesse que mes cheveux, c'est à dire beaucoup trop vite, il faut dégivrer les fenêtres de la voiture, sans tuque, sans foulard et sans gants...Vivement l’hiver, les flocons et la pelle. Svp, ne m’en voulez pas mais j’ai déjà hâte au premier flocon!

Mais il y a un MAIS!

Comme le veut le mercure qui descend, j’ai dû me contraindre à remettre mes « stretchs ». Vous savez, ces pantalons de course en spandex qui moulent parfois un peu trop? Et mon constat en enfilant mes pantalons de Batman fut le suivant : Oh yeah, j’ai vraiment l’air d’un athlète!

Quand on pousse l’observation de la faune qui coure, on réalise que c’est applicable pour la quasi-totalité la population de bipèdes en espadrilles. Que l’on soit petit, grand, gros, maigre, athlétique ou trapu, dans du spandex, tout l’monde à l’air d’un athlète! Je vous le dis, c’est magique!

Même quand je vais à l’épicerie. Si je vois quelqu’un en stretch, je me fais le commentaire que cette personne vient probablement de faire un entraînement, probablement assez intense en plus! Même si la dame a 75 ans et qu’elle sort de son cours de yoga détente, elle a l’air d’une machine!

Bon, comme pour toutes bonnes règles, quelques exceptions à ma théorie,
Résultats de recherche d'images pour « spandex »
 
 
mais portez attention en général et vous m’en reparlerez…

La morale est donc la suivante : n’hésitez pas à mettre du lycra, du spandex ou je ne sais quelle autre matière dont est faite le pantalon de course. Vous aurez l’air d’un athlète et vous vous sentirez comme une machine! Surtout, sortez courir, même quand c'est froid, gris et venteux...

 Bon automne!

lundi 19 septembre 2016

Le voyage de 100 miles_ Être en paix avec ses choix.

Cliquez ici pour entendre ce que j'écoute dans la voiture.

Il est 23h00.  Je reviens de ma première partie de hockey de la saison. Je suis dans la voiture. Je roule doucement vers la maison.  La brume flotte sous les lampadaires et on distingue le mouvement des gouttelettes qui passe devant la lumière. Un homme promène son chien, capuche sur la tête, mains dans les poches. Je devrais tourner à droite, mais la musique est bonne et je dois faire un choix. Je continue…

J’aime jouer au hockey. La gang est agréable, j’aime le sport et son intensité. J’aime essayer de m’améliorer à chaque partie (car je ne suis pas un grand joueur) et j’aime avoir tellement d’acide lactique dans les jambes que lorsque je donne un coups de patin pour avancer, c’est comme si je poussais un mur de brique. J’aime revenir au banc et sentir mon cœur dans mes tempes et me demander si j’ai donné tout ce que j’avais. Mais il y a un mais…

La question est la suivante : quel est mon objectif ?  Et ce n’est pas si simple ! Mon objectif de base dans le sport est tout simplement d’aimer ce que je fais. J’aime la course, le soccer, le hockey, le volley, la course en sentier, la course sur route… Cependant, dans 8 mois exactement, je serai en Floride, sur la ligne de départ d’une course sur route longue de 100 miles. Alors, est-ce sage de risquer une blessure au hockey ?  Je vous imagine déjà. Certains seront contre, certains pour, mais la question demeure. Jusqu’à quel point voulez-vous vraiment atteindre vos objectifs?

Pour beaucoup, la saison de course se terminera sous peu. Êtes-vous satisfaits ? Je vous le souhaite ! J’espère que vous avez atteint vos objectifs, et idéalement avec le sourire. Mais pour ceux qui n’ont pas eu cette chance, j’ai une question directe et inconfortable pour vous : qu’avez-vous mis en place pour atteindre votre but ? Je ne suis pas moralisateur et je ne veux décourager personne. Mais si vous vouliez courir plus rapidement, avez-vous travaillé votre vitesse ? Si vous vouliez perdre du poids, avez-vous fait attention à votre alimentation ? Si vous vouliez courir une plus longue distance que ce que vous êtes habitués de réaliser, avez-vous augmenté votre volume d’entraînement ? Si vous aviez une blessure, l’avez-vous soignée adéquatement ? Une contre-performance, c’est quelque chose de possible, je suis tout à fait d’accord. Mais il faut faire la différence entre une contre-performance et un manque de discipline. Attention, je suis le premier à aimer profiter de la vie, mais il faut assumer ces choix, qu’ils soient bons ou non.

Votre saison de course se termine, la mienne commence. J’ai donc des choix à faire. Sport, bouffe, alcool, entraînement, sommeil…je dois mettre les choses en place pour atteindre le but fixé. Pas de secrets ! J’aimerais bien vous dire que la pensée magique ça existe, mais pour l’avoir expérimenté à quelques reprises, ce n’est pas un succès garanti !

 Alors au moment de faire le bilan de votre saison de course, soyez honnêtes. Faites l’analyse des efforts et des résultats. Vous pourrez évaluer vos lacunes, trouver des solutions et vous améliorer ! Pour ma part, la saison de hockey aura durée 1 partie cette année.

 La course à pied est un long voyage vers une destination inconnue, il faut donc tenter de mettre les choses en place pour profiter de la route
 
                               Ce n'est pas ma photo, mais elle représente bien ce que j'ai vu...
       

vendredi 19 août 2016

Le voyage de 100 miles_ Démotivé(e)?


          C’est fou! Depuis quelques temps, beaucoup de coureurs autour de moi me disent être démotivés par rapport à la course.

          Une amie a éclaté en sanglots en me disant qu’elle se désistait d’une épreuve pour laquelle elle s’était entraînée très fort et depuis longtemps. Elle ne se sentait pas prête et ses entraînements n’étaient pas productifs. Elle craignait faire une contre performance, voir même être contrainte à abandonner la course tellement elle se trouvait loin de l’objectif à atteindre. Je lui dis bravo! Prendre cette décision n’est sûrement pas facile. Mais c’est probablement la bonne. Il faut s’écouter!

          Une autre amie m’a dit qu’elle était tout simplement démotivée. Plus le goût de courir. Alors ne cours plus! Profites de l’été! Prend une marche, fait du vélo ou prend tout simplement une coupe de vin sur le patio! Pas grave…

           Un gars, un très bon coureur de la région, m’a dit que pour lui, les courses chronométrées c’était fini. Il n’avait vraiment plus le goût de faire de compétitions. Donc il fera de petits entraînements pour garder la forme et c’est tout.

         Un dernier m’a dit qu’il était dans une période de léthargie par rapport à la course. Plus envie, tout simplement. Ça s’peut!!!

        Je tourne dans ma tête cette réalité de perte de motivation de ces personnes autour de moi et je me questionne.

          Qu’est-ce qui fait qu’on pleure parce qu’on décide de ne pas se présenter à une course? Qu’est-ce qui fait qu’on s’inquiète à propos de notre motivation à courir , qu’on ne veut plus faire de compétition ou tout simplement ne plus courir? Qu’est-ce qui fait qu’on puisse perdre le goût de courir?

         Je n’ai assurément pas toutes les réponses, mais je suis passé par ce moment (assez souvent) et j’ai quelques pistes de réflexions pour vous. Donc posez-vous les questions suivantes :

1.       Qu’est-ce que j’aime dans la course à pied? Qu’est-ce que la course m’apporte?

 
2.       Quels sont les objectifs que je me suis fixés. Sont-ils réalistes? Souvent, le problème n’est pas au niveau de notre capacité physique. Il s’agit plutôt de tout ce qui entoure la course, c'est-à-dire le temps investit, les sacrifices, l’investissement financier, les blessures qui perdurent…Donc est-ce que dans ma vie, en ce moment, je suis en mesure de mettretout ces divers aspects en place pour atteindre l’objectif?
  

3.       Pourquoi je me suis fixé cet objectif? Est-ce pour les bonnes raisons? Parfois la pression que nous avons sur les épaules, nous nous la sommes mise en fonction du regard et des attentes des autres!  Si vous courez des 5km, il y aura certainement quelqu’un pour vous demander à quand votre premier 10km. Si vous courez des marathons, quelqu’un vous demandera si vous avez déjà couru Boston, une course pour l’élite. Si vous avez couru dans la jungle, quelqu’un vous demandera à quand le prochain défi, et je vous jure que les gens s’attendent à ce que ce soit autant sinon plus difficile! Alors soyez honnêtes envers vous-même. Pourquoi vous êtes vous fixé cet objectif. Était-ce pour les bonnes raisons?

 

Ces périodes de baisse ou perte de motivation sont normales. Elles font partie du cycle d’entraînement et je crois même que les entraîneurs devraient les mettre dans leur programme.

 

Par exemple :

Semaine IX        4 entraînements de prévus :

                                               1 sortie longue ;             

                                               2 EPI      ;

                                               1 Récup;

 

Semaine X         4 entraînements prévus

                                               Tu auras de la difficulté à en faire 1;

                                               Tu commenceras à être démotivé;

 

Semaine XI        Démotivation

                               4 entraînement prévu, tu n’en feras aucun;

                               Envie de dormir;

                               Envie irrésistible de tout balancer et boire de la bière;

(note du coach : à ce moment, il est important d’effectivement prendre de la bière)

 

Semaine XII       Ça va finir par passer

                               4 entraînement de prévus, tu en feras 1 seul mais avec un petit sourire;

                               Se poser les bonnes questions (relire ce blog si nécessaire J )

 

Donc mon conseil est le suivant : vivez votre démotivation à fond! Profitez-en! Ne pas se stresser, il faut écouter son corps et ses « feelings ». Relaxer, se poser  les bonnes questions et accepter de ne plus avoir envie de courir.

 

 

 

Ps, Croyez-moi sur parole, ça reviendra… ;)

samedi 6 août 2016

Le voyage de 100 miles_ perdu en chemin.

The lumineers - Ophelia

Wow! Ça fait tellement longtemps que j’ai écrit sur mon blog que j’en ai même oublié le mot de passe!!!  Alors bonjour à vous! Vous êtes vous ennuyés? Oui?!? Gang de menteurs ;)…

La dernière fois que j’ai écris, c’était la veille du marathon des Érables. Ouf… ce fut difficile, long, désagréable. Tous des adjectifs que je n’aurais pas employé si je m’étais entraîné adéquatement. Bon c’est dit, on passe à autre chose.

Ensuite est venu l’organisation et la tenue du Demi-Marathon des pompiers, qui a nécessité disons un peu de d’énergie mais qui s’est très bien déroulé, et par la suite le mariage.

Oui oui, le mariage! J’ai finalement épousé ma gazelle. Quelle journée et quelle soirée. Vous auriez du la voir. Quand elle est entrée dans l’église et que je l’ai vue, mes genoux ont un peu pliés et mes yeux se sont remplis d’eau. Qu’elle était belle!!! Les amis, la famille, tout était simplement parfait.

Ensuite les vacances, le retour au travail, les enfants, etc… Et la course? Rien, nada.

J’ai couru quelque fois avec mon pote Pierre, beaucoup plus pour le plaisir de courir avec un ami que pour l’entraînement. Je suis allé courir quelques 5km organisés avec des résultats correct, mais plus le temps passe, moins je bouge. Le divan et la télé ont une emprise incroyable! Je les soupçonne d’avoir manigancé ensemble pour me capturer. Et je crois qu’ils sont sur le point de réussir.

Pour ceux qui l’ont vu passé, je me suis inscrit à une course de 100 miles au mois de mai prochain en Floride (keys100), inscription faite sur un coup de tête. Je fouillais sur le net pour trouver des courses difficiles. Je suis tombé sur badwater, une course dont j’avais entendu parler et que je voudrais faire un jour. Mais pour s’y inscrire, on doit avoir fait des courses qualificatives pour prouver notre capacité. Fait à noter, le Jungle Marathon et le Marathon des Sables ne comptent pas. Pas assez Tough…

Donc les Keys, c’est dans 40 semaines. Le temps adéquat pour me préparer doucement graduellement et sans sauter d’étapes. Car beaucoup d’entre nous faisons la même erreur. On recommence trop vite, trop fort, avec des objectifs trop gros et alors survient la blessure et la surdose. Donc je serai sage (ou du moins je vais essayer).

Alors voilà, c’était un petit coucou  pour vous dire que je comprends tous ceux qui sont enchaînés à leur divan et pour vous dire qu’il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Des fois elle est bien loin, et il faut avancer à tâtons pour la trouver, mais il ne faut pas se décourager!  

 

 

 

vendredi 29 avril 2016

Le voyage de 100 miles_ une journée épique!


Un voyage épique

Afin de me préparer adéquatement pour le marathon des Érables qui aura lieu demain, j’ai inventé un nouveau programme. Il s’agit du programme « taper ». Habituellement, ce terme représente la semaine avant le marathon pendant laquelle le coureur diminue ses distances afin de se reposer et être en forme la journée de la course. Mais attention, moi j’ai innové! Oui oui! J’ai fait un programme complet en mode « taper ». Je voulais VRAIMENT être reposé pour ma course…Vous pouvez aussi lire entre les lignes qu’il manquait un peu de discipline et de motivation, mais ne le dite pas. C’est vraiment un nouveau concept d’entraînement qui permet de rester Zen et détendu pendant ces longues semaines harassantes de préparation physique J… Je suis effectivement très relaxe à la veille de ce 42,2km. Mais je dois vous raconter ma journée, vous comprendrez que ces derniers 12h y sont aussi pour quelque chose!

Tout d’abord, j’ai pris congé afin de bien focusser sur ma course (messemble) et me rendre tranquillement à St-Jean sur le Richelieu. Mercredi dernier, ma mère me dit qu’elle s’en va à Longueuil vendredi voir sa cousine. Hé maman! Je vais aller te porter à Longueuil si tu veux, ce n’est pas trop loin de mon lieu de course. Elle accepte.

Donc levé du corps avec la routine matinale habituelle pour faire décoller la famille. Ensuite, comme ma gazelle avait un rendez-vous un peu plus tard, nous avons la chance d’aller courir ensemble. Après quelques kilomètres vraiment agréables avec ma douce, retour à la maison, douche rapide et je pars chercher ma mère. Direction Longueuil.

Rendu à Longueuil, je réalise que mon GPS n’est pas jour. Je viraille donc un peu mais on finit par se retrouver. (Note de l’auteur, à ce moment précis, j’imagine ma blonde qui rit en me lisant et se dit : je te l’avais dit de mettre le GPS à jour! Chérie, tu avais raison, encore une fois.)

Je dépose ma mère chez sa cousine. Tant qu’à être si près, aussi bien aller se promener dans la grande ville! Je prends donc le métro pour traverser (je ne suis pas comme ces gens qui traversent à la course J ), et vais me promener sur le plateau. Il est rendu 14h et j’ai la dalle. Fidèle à mes habitudes, je vais au même resto sur St-Denis, me commande une super peinte de IPA et bouffe un tartare de bœuf avec des frites. Je continue de marcher encore quelques km et me dis qu’il serait temps que j’aille chercher mon dossards à la maison de la course au Mont St-Hilaire. Je retourne à Longueuil, fait une épicerie pour mon déjeuner d’avant course de demain et pars en direction du dossard. Ici, il ne faut pas oublier que mon GPS n’est toujours pas à jour et que je suis en plein dans le trafic.  Évidemment, j’aurais normalement calculé mon horaire pour éviter les embouteillages, mais il y avait une espèce d’insouciance qui coulait dans mes veines. Donc pas de stress, j’écoute de la musique, je regarde les gens dans les autos en tentant d’imaginer leurs histoires, je manque ma sortie, je « zigonne » pour me retrouver et fini par me rendre.

Si vous n’êtes jamais allé à cette boutique, il y une chose très importante à savoir. C’est que derrière cette boutique, il y a une belle montagne qui s’appelle le mont St-Hilaire. J’entre dans le magasin, ramasse mes choses et pose quelques questions à une très gentille caissière. Elle m’explique les différents sentiers sur la montagne, comment m’y rendre et le temps que ça prend pour les marcher. Je lui demande alors à quelle heure le mont ferme car il s’agit d’une réserve gérée par McGill.  Elle comprend alors mon projet…Elle me suggère le sentier du pain de sucre, car il n’est pas trop long et que le point de vue est semble-t’il magnifique.

Je me dépêche pour me rendre au sentier. Arrivé à la guérite, l’homme dit que l’endroit ferme à 19h30. Comme il est 18h30, il m’avertit de ne pas aller trop loin afin d’être de retour avant la fermeture. Je lui dis alors que je veux aller faire le sentier du pain de sucre et avec un ton réprobateur, il me répond que le sentier prend 1h à monter et 1h à descendre donc que je ne devrais pas y aller. Avec mon air le plus sympathique, je tente de comprendre s’il m’interdit d’y aller ou il me le déconseille fortement. Après quelques minutes, il finit par me dire : Monsieur, maintenant que vous connaissez les règles, faites ce que vous voulez! (oh yeah!)  En réalité, le sentier fait environ 4km aller-retour. Je devrais facilement être ok.

Je m’élance. Ça monte! Je réussi à le courir jusqu’en haut, mais j’avoue que j’ai la patate qui se débat dans la poitrine! Rendu en haut, j’apprécie la vue qui est vraiment extraordinaire! On voit la rivière Richelieu et tous les environs. Wow! Je redescends. Vite.  Temps total de la course? 27 minutes!  Lorsque je quitte le stationnement, je ralentis à la guérite pour faire mon plus beau sourire au gardien.

Je prends mon téléphone pour lire mes courriels et avoir l’adresse de mon lieu d’hébergement. Merde, le téléphone est mort. Je sais que c’est dans St-Jean sur Richelieu, je programme le GPS et me met en direction en me disant que je trouverai bien une solution rendu là! Je suis rendu près de la destination quand je réalise que je viens de passer devant la rue de chez mon beauf! Ça y est, la solution! Je fais un u-turn, va cogner chez lui et sa blonde me répond. Elle m’offre de rester, mais je ne veux pas déranger et comme le départ est tôt demain, je préfère aller  à l’hôtel, faire ma petite routine et ne pas avoir peur de les réveiller demain. Elle me donne l’adresse et je repars.

Et là j’arrive… Il est important de spécifier que j’ai loué ma chambre mercredi soir dernier en tentant de trouver le moins cher possible.

Un motel s’ul bord d’la 20, comme dans les chansons. C’est bizarre, les gens peuvent s’y arrêter pour faire des siestes de 30 minutes ? Ils doivent vraiment être fatigués pour être obligé de dormir 30 minutes ;).

Le lobby (si on peut l’appeler ainsi) est digne d’un mauvais film d’horreur. Miteux est faible comme qualificatif. La dame qui y travaille est par contre très gentille. Je lui demande s’il y a du café dans les chambres et elle me dit que non. C’est à ce moment que je sursaute car quelque chose me frotte le mollet. Un chat…Bon ok, pas de stress. C’est pas un Doberman! (encore heureux parce que le chat m’a poursuivi lorsque je suis sorti du lobby!)

La dame me sort une petite cafetière, met du café dans un ziplock et 2 crèmes. On est en buisness!

J’arrive à ma chambre et je ne peux m’empêcher de sourire. C’est l’aventure! C’est un peu vieux, un peu craqué dans les murs, un peu bruyant chez les voisins, mais bon, j’ai quand même couché dans un hamac dans la jungle, je devrais survivre!

Je commande un bon spaghetti au smoked meat avec une salade césar, j’ouvre ma bière avec mon canif car évidemment il n’y a rien qui pourrait ressembler à un ouvre bouteille malgré le fait qu’il y ait une cuisine dans ma chambre…

Il est rendu près de 22h et tout en mangeant, j’écris ce blog en me disant que demain tout pourra bien aller comme tout pourra aller très mal. Mais vous savez quoi? Pendant les 2 derniers mois, je ne me suis pas mis de pression et j’ai pris ça cool. Aujourd’hui, au lieu de m’en faire avec les détails et toutes les « lois » nutritionnelles et de préparation à respecter, j’ai décidé de me bidonner et profiter de la journée.  Je me suis rappelé que le voyage est aussi important que la destination et jusqu’à présent, même si c’est seulement à 200km de la maison, je fais un beau voyage!

Bonne nuit!
 
 
La cafetière                                                                       Une porte très utile            






 Spag, bière et blog!


 

 

 

lundi 11 avril 2016

Le voyage de 100 miles_ Vite...mais pas trop longtemps!


Important…cliquez ici J

Cette semaine, j’ai eu la chance de regarder 2 émissions TRÈS intéressantes ;) . Le première était « Duo sans limites », une émission dans laquelle 2 canadiens font des courses et des épreuves autour du monde. Dans l’émission, ils couraient la Sahara Race, une course dans le désert du Sahara en autonomie…Ça vous dit quelque chose? Ensuite j’ai écouté le documentaire (en Japonais, donc j'ai plutôt regardé les images ) du Jungle Marathon 2015, mon année.  Étrangement, les sentiments que j’ai éprouvés lors des visionnements n’étaient pas du tout cool. Au lieu de me dire «  Wow, j’y étais » ou encore «  Wow, j’ai fait ces courses de fou », mon premier réflexe a été d’avoir un petit haut de cœur! Je me rappelais beaucoup plus la douleur et l’épuisement vécu lors de ces courses que la fierté ou les beaux moments…Étrange!

Dimanche, je devais courir 2 heures. J’ai  décidé d’aller faire du trail dans le Parc National de la Mauricie plutôt que dérouler de l’asphalte. Quel terrain de jeu ce parc! Mais au bout de 2 heures, après quelques bonnes montées, je n’avais plus de plaisir. Encore une fois, ces feelings désagréables reliés au Marathon des Sables et au Jungle Marathon me revenaient. Rien de dramatique ou inquiétant, mais simplement un « beurk ».

J’ai alors tenté de comprendre ce qui se passait. Qu’est-ce qui fait que je n’ai plus le goût de courir? Parce que même si j’aime courir, je n’ai plus le goût! Plus le goût de me lever aux aurores. Plus le goût de suivre un programme. Plus le goût de courir longtemps, d’avoir mal à l’âme, de ne plus comprendre pourquoi je cours. Comme on dirait : Y a un os dans le baloney!

Je ne suis peut-être pas prêt à recommencer un gros projet de 100 miles.  Pas tout de suite. Peut-être pas prêt à toute la discipline nécessaire et peut-être pas prêt à faire les mêmes sacrifices que ceux faits pour ma préparation au Marathon des Sables et au Jungle Marathon.

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J’ai ensuite fait le tour de ce que j’aime de la course : La liberté, le dépassement, la vitesse… J’ai ensuite fait le tour de ce que j’aime dans le sport en général: L’adrénaline, l’effort soutenu, l’intensité. J’ai additionné toutes ces choses pour faire une recette. Le résultat? Courir vite, pas trop longtemps, dans le bois ou sur la route et assez intensément pour en avoir plein mon casque et le goût de vomir. Je sais, c’est un peu intense.

J’ai aussi sorti l’œil de mon nombril pour regarder autour de moi. Mes enfants qui grandissent, qui me demandent pour courir, ma gazelle qui a elle aussi des projets et je me suis dit que ce pouvait être leur tour!

Je n’abdique pas encore pour les courses en septembre, soit le 80km de la chute et le 160km de Bromont, ni pour le  marathon des Érables dans 3 semaines. Mais pour l’instant, je vais tenter de me rappeler ce qu’est « avoir du plaisir » en courant. Pas de gros objectifs, pas de gros programme. Courir au feeling, et quand ce ne sera plus agréable, on arrête. Alors ne vous surprenez pas, si vous me voyez plus souvent sur les lignes de côté qu’au milieu du peloton cette année.  Au pire, je courrai un 5km au fond, simplement pour le plaisir…

Je cours depuis longtemps et je sais que ces périodes sont normales. Parfois plus courtes, parfois plus longue, il faut les accepter. C’est ce qui permet de continuer de courir et de ne pas « s’écœurer » définitivement de la course! Croyez-moi c’est un investissement à long terme.

Je continuerai à écrire, probablement une fois par semaine et je garderai le même titre, des fois que…

Mais d’ici là, je vais mettre du AC DC dans mon Ipod, monter le volume et m’éclater à courir vite, mais pas trop longtemps!

 


Vite...pas longtemps!!!
 
  
 

dimanche 3 avril 2016

Le voyage de 100 miles_ la douleur



Après avoir fait une course de 254 km dans la jungle du Brésil en octobre 2015, j’ai décidé de régler mes comptes en 2016 avec 2 courses que j’ai du abandonner les années passées : le 80km de la Chute du Diable et le 160km ( 100 miles) du Bromont Ultra. Comme la préparation pour un tel type d’épreuve est un voyage, j’écrirai 1 texte par semaine pour vous faire voyager avec moi.


 Vous aurez mal. Assurément. Pendant ce voyage, il y a aura de la douleur. Hé oui, cela fait partie de l’aventure. Alors il faut apprendre à gérer le tout. Il faudra apprendre à écouter son corps et faire la différence entre une courbature, un bobo, une blessure, mais aussi les simili-douleurs. Simili douleurs? Oui, celles que vous croyez avoir et que pourraient vous justifier de manquer un entraînement, lorsque vous n’avez simplement par la motivation pour aller courir. Vous savez de quoi je parle n’est-ce pas?

             Alors voici, après une longue étude scientifique, après des heures de lectures de manuels de médecine et après des rencontres avec les plus éminents docteurs de la planète, des définitions qui vous aideront à faire la distinction entre tous ces termes associés à la douleur.

Courbatures : Couché sur le dos, ça fait mal, se tourner sur le côté aussi. Monter les marches ça fait mal. Se pencher pour attacher ses souliers, ça fait mal. S’asseoir ça fait mal et se relever aussi. Principalement après un entraînement plus difficile qu’à l’habitude ou une compétition.

Remède : Endurer, ne pas sauter d’entraînement, faire des grimaces et se dire que d’ici quelques jours ça devrait passer. Une coupe de vin au souper peut aider également…

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Bobos : Blessure localisée, mineure, qui sur le moment nous paraît comme la pire douleur que nous avons ressentie dans notre vie. Par exemple, vous sortez courir, glissez et tombez sur les genoux. Il y a un petit peu de peau qui arrache et quelques gouttes de sang. Vous prenez votre douche et lorsque l’eau perle sur votre horrible bobo, vous voyez votre vie passer devant vos yeux. Dans la soirée, vous marchez comme Therry Fox et avec vos yeux implorant la clémence, vous demandez à votre conjointe si elle pourrait aller vous faire un café car vous avez de la difficulté à vous déplacer.

 Remède : Un peu de Polysporin, un pansement pour couvrir le bobo (idéalement de Flash McQuinn, de la Guerre des Étoiles ou de la Reine des Neige si vous avez des enfants). On attend 24 heures pour la guérison, car ce 24h vous servira principalement à attirer un capital de sympathie auprès de votre conjointe. Après 24h, retournez courir car de toute façon, votre conjointe sait depuis le départ que ce n’est que mineur. Elle a fait semblant de vous prendre en pitié mais il ne faudrait pas étirer la sauce. Une coupe de vin au souper, mais aussi une pour votre conjointe qui a pris soin de son grand malade… Hé hop, on repart!

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Blessure : Plus sérieux et plus problématique. Sérieux parce que cela pour affecter votre saison de course. Problématique parce que la blessure n’est pas visible. Donc, lorsque vous essayez de faire pitié auprès de votre conjointe, si vous avez trop étiré la sauce avec vos bobos, vous n’avez plus de crédibilité. Cela peut toucher les pieds, les jambes, le dos, les intestins, les genoux, les épaules, les fessiers, les chevilles…Name it! En plus, lorsque vous décidez d’aller consulter, le mal a disparu… Vous passez des tests, le docteur ne voit rien. Alors vous tentez de voir les autres spécialistes. Physio, ostéo, masso, acuponcteur, ramancheur. Courage, vous trouverez! Et soudain, un de vos collègue coureur vous parle du spécialiste qui a réglé son problème, le même que vous avez.  Hourra! Vous allez rencontrer le dit spécialiste, mais rien y fait. Découragé, vous êtes sur le point de croire que votre carrière de coureur est terminée. Vous vous imaginez déjà à faire du vélo de route ou de la pétanque. Votre vie est finie…

Remède : Tout d’abord, lâchez prise! Combattre une blessure peut devenir une obsession plus néfaste que la blessure elle-même! Alors prenez du temps pour vous. Continuer de faire des démarches, sans pour autant en faire une mission. Essayez le vélo! (cela vous motivera à guérir et recommencer à courir)…Dites-vous que la vie peut être belle quand même…Au pire, prenez du vin pour oublier ça!

 
Finalement, toutes ces définitions pour vous dire qu’il est important de trouver l’équilibre dans cette douleur. Continuer lorsque c’est mineur, s’écouter lorsque cela devient problématique. Mais surtout, ne pas abandonner parce que c’est inconfortable un lendemain d’entraînement…on survit à tous les coups!

Lendemain du Jungle Marathon...j'ai survécu!
 


 

samedi 26 mars 2016

Le voyage de 100 miles_ Les modèles


Après avoir fait une course de 254 km dans la jungle du Brésil en octobre 2015, j’ai décidé de régler mes comptes en 2016 avec 2 courses que j’ai du abandonner les années passées : le 80km de la Chute du Diable et le 160km ( 100 miles) du Bromont Ultra. Comme la préparation pour un tel type d’épreuve est un voyage, j’écrirai 1 texte par semaine pour vous faire voyager avec moi.

               
      Ce matin, dans l’espace de quelques minutes, j’ai lu sur Jean Gauvin, un coureur de Shawinigan qui fera 10km par jour pendant 1 an afin d’amasser des fonds pour la SPA Mauricie. Ensuite, j’ai lu un article sur David LePorho qui se prépare pour un marathon mais aussi pour Bear Montain 50km avec comme objectif de battre des records très imposants. J’ai continué avec Patrick Charlebois de Trois-Rivières qui fera 7 marathons sur 7 continents en 7 jours et finalement j’ai lu un article sur Yvan l’Heureux qui fera une course de 900km qui s’appelle le Transpyrenea qui consiste à traverser les Pyrénés en quasi autonomie…

Après avoir repris mon souffle, je me suis mis à réfléchir sur les modèles, les gens qui nous inspirent. J’ai toujours eu un peu de difficulté avec ce concept de "modèle" pour 2 raisons. La première raison était qu’à mon avis, il y avait peu de narcissisme dans le fait de vouloir être un modèle, un peu de « m’as-tu vu ». La deuxième raison était que pour moi, la plupart des gens qui voguent dans la sphère des personnes inspirantes étaient selon moi des extra-terrestre avec des capacités surhumaines! Difficile pour moi de m’identifier à ces super-héros des exploits!

Mais au fil du temps, j’ai été confronté à 2 coups de pelle au visage. Le premier coup a été lorsque je me suis mis à recevoir des courriels ou des messages provenant de gens qui me disaient que j’étais inspirant…Fuck…Tout d’un coup, je venais de tomber dans ma catégorie « m’as-tu vu »! Moi qui cours pour mon plaisir personnel, mais qui a tellement de plaisir que j’en parle sans cesse, venais de passer du côté sombre de la force.

Le 2ème coup de pelle a été une multitude de livres, d’échanges et de rencontres qui m’ont fait réaliser que ces gens ne sont pas des extra-terrestres!  Lorsque tu soupes avec Fred Dion et Mylène Paquette, tu réalises combien ces gens sont « ordinaires » tout comme vous et moi! Ce qui les différencie est cette petite lumière dans leurs  yeux qu’on appelle la motivation ( et un peu la folie :) )! Ce sont des gens qui ont persévéré pour réaliser leurs objectifs. J’ai lu Pat Godin et je lis Joan Roch que j’ai également eu la chance de rencontrer et devinez quoi, ils n’ont ni la peau verte, ni de grands yeux globuleux! Tout ce qu’il y a de plus humains!
Daniel Héon et Mario VIllemure ? 2 amis qui ont fait la Yukon Arctic Ultra, une couse de 300miles au Yukon en plein février cette année…Vous savez quoi? Ils boivent de la bière! Oui oui! J’ai ai même bu quelques-unes avec eux!

Alors j’ai continué ma réflexion pour réaliser qu’avoir des modèles ou des personnes inspirantes dans notre vie, c’est peut-être finalement important! Autant pour nous aider à définir nos objectifs que pour se dire : s’il le fait, je suis peut-être capable! Et j’ai fait la liste mentale des personnes qui m’impressionnaient pour toutes sortes de raisons. Je peux vous garantir, finalement pour avoir rencontré la plupart de ces gens, que ce sont des modèles non pas parce qu’ils voulaient le devenir, mais plutôt parce qu’ils et elles sont passionnés de ce qu’ils font.

J’ai continué à réfléchir sur ce que ça prenait pour être inspirant, sur ce que ça prenait pour motiver les gens. Évidement, il faut réaliser des exploits. Et c’est à ce moment que le tout devient intéressant. Qu’est-ce qu’un exploit? Pour moi, tous les défis que se réalisent en bas de -20 degrés sont des exploits (je suis vraiment frileux). Pour d’autres, comme leur défi est de courir longtemps, tous les ultra-marathoniens sont dignes de mention. Pour une catégorie, c’est la gestion de l’inconfort et de l’inconnu qui représente le défi, donc les aventuriers seront leurs modèles! Mais les modèles sont aussi les gens autour de nous qui décident de se prendre en main. Ce sont les gens qui, tout simplement, en font plus que nous et à qui nous voudrions ressembler! Vous commencez à comprendre le principe?  Et en suivant ces modèles, en voulant les imiter, on se rapproche du possible!

J’ai pensé vous faire une liste exhaustive des gens qui m’inspirent, mais comme j’en oublierai assurément, je préfère vous laisser fouiller.  Mais surtout, pour ce voyage de 100 miles, je vais continuer de m’inspirer de ces personnes, qui souvent malgré eux, sont devenus des inspirations pour beaucoup d’entre nous! Voici quand même moins de 25% de la totalité des gens qui m’inspirent, simplement pour vous aider à fouiller!

Merci Frédérick Dion, Mylène Paquette, Nicholas Berrouard, Steve Carpentier, Mario Villemure, Daniel Héon, Marlène Couture, Guy Brouillette, Joan Roch, Patrice Godin, Guy Boisclair, Vincent Godin, Marie-Josée Gervais, Sébastien Roullier, Jeff Gosselin, Florent Bougin, Marline Côté, Marcel Jobin, Benoit Beaupré, Martin Rouillard , Gladémir Lacombe, Bruno St-Pierre et tous ceux que j’oublie. Merci  de dépasser vos limites et surtout démontrer à tous que c’est possible! Et à tous ceux qui restent dans l’ombre mais qui se poussent pour relever des défis et  dont nous n’entendons jamais parler, n’oubliez pas que grâce à vous, des gens osent se dépasser!
 
 
Fred, Mylène, Pierre et Guy. 4 personnes avec des expériences différentes, des défis différents, tout aussi inspirants les uns que les autres! 
 

dimanche 20 mars 2016

Le voyage de 100 miles_la perception


C’est fou comme une bonne idée peut tout d’un coup paraître moins bonne.

Comme je n’avais pas trop d’objectif il y a quelques semaines, j’ai décidé de m’inscrire à un marathon. Pas fou! Ça oblige une rigueur, ça oblige un programme, etc… Le seul problème dans ce projet, c’est que j’ai cliqué sur « m’inscrire » et j’ai rangé ce projet dans une boîte quelque part dans le fond de ma cervelle.

La boîte s’est mise à gigoter toute seule la semaine dernière, comme si un Gremlin voulait en sortir. (Pour les plus jeunes, vous chercherez sur internet).

Donc j’ouvre la boîte et surprise, je réalise que le marathon est dans 6 semaines, le 30 avril exactement! Je serai à la première édition du marathon des Érables. Ho. Houston…on a un problème.  Ce n’est pas comme si je faisais des semaines de 75 km!

Alors je calcule mes options :

1.       Trouver un programme qui semble pas pire, le mettre a exécution et voir ce que cela va donner le 30 avril;

2.       Tenter de changer de distance pour faire 21,1km, ce qui serait raisonnable;

3.       Tenter de donner mon inscription, comme dans « donnez au suivant »;

4.       Prendre une bière pour oublier ça, trouver un programme pas si pire, rire de moi et de mon idée un peu débile et me dire oh yeah, on l’fait!

J’ai choisi quoi selon vous?

42,2km,  c’est seulement 4 x 10 km! Parfois une bonne idée peut finir par sembler moins bonne, mais parfois, une montagne peut se révéler une simple butte, suffit de changer notre perception!

J’ai donc trouvé un programme pas pire, je l’ai appliqué aussi de façon pas pire. J’ai toujours aimé me laisser un peu de latitude dans mon programme afin que ça demeure agréable. Évidemment, le résultat est souvent simplement pas pire, mais bon.

J’ai  recommencé à me lever à 4h30 pour courir, histoire de m’y mettre avec discipline et en plus, j’aime ça! Je reviens à la maison et si je suis chanceux,  les enfants dorment encore. Je prends un café, commence les lunchs et la journée est partie! L’autre avantage de se lever pour courir est  qu’aucune réunion, aucun rendez-vous de dernière minute ni aucune baisse de motivation ne vous fera manquer votre rendez-vous matinal avez vos espadrilles. Courir plus tard? Trop périlleux pour moi!

Donc une semaine d’entraînement de faite, tout va bien…En plus, le printemps arrive, les oiseaux gazouillent et les voitures nous arrosent, que demander de plus! Tout est une question de perception! ;)
 
 

samedi 12 mars 2016

Le voyage de 100 miles_introduction


Le voyage de 100 miles

La vengeance (intro)

 

La vengeance est un plat qui se mange froid. En fait, je ne comprends pas trop pourquoi on doit le manger froid, surtout quand on a des problèmes de digestion. Mais bon…

Je pliais donc les vêtements de la famille tout en faisant le bilan de ma saison hivernale de course et en me demandant quels seraient mes objectifs pour l’été à venir. Disons que les options sont assez nombreuses : la route, le trail, les courses à obstacles, il y en a pour les fous et les fins. Et je me posais la question suivante : qu’est-ce qui me fait tripper? De quoi j’ai vraiment envie? Qu’est-ce qui va faire en sorte que je vais sortir de mon hibernation et recommencer à me lever aux aurores pour courir? Et vous, qu’est-ce qui vous fait tripper?

Avez-vous déjà plié du linge sans musique? C’est excessivement difficile. D’après moi, c’est encore plus difficile de trier des bas et faire des paires de chaussettes sans musique, que de courir dans la jungle pendant 7 jours, et je sais de quoi je parle! Donc j’ai appuyé sur « play » et voici la chanson quia débuté (trame sonore de Son of Anarchy).

Et là, j’ai compris. Je dois l’avouer : j’aime bien la discipline de l’entraînement. J’aime bien me donner de la misère. Même si ce n’est pas agréable, j’aime bien aller « flirter » avec les limites. Donc même si j’ai déjà dis jamais plus, je le ferai encore. Oui, je courrai plus que 10km.

Vous êtes surpris? Runners keep on running…

J’ai donc décidé, comme objectif, de me venger. Venger de quoi? De l’échec. Venger des 2 courses qui m’ont vu abandonner. Venger des 2 courses qui se sont payées ma tête. Venger du sentiment d’une histoire qu’on n’a pas fini. La Chute du Diable 80km en 2015, Bromont Ultra 160km ( 100 miles) en 2014, 2 DNF avec qui je dois régler mes comptes. Attendez, je vous entends penser : ce n’est pas un échec, c’est un apprentissage! Fuck off!  C’est un échec! DNF veut dire DID NOT FINISH!!! Si ce n’est pas un échec, dites-moi ce que c’est! Mais une fois que le mot échec est accepté, il faut décider ce que l’on fait avec. Est-ce qu’on s’assoit et on mange des chips, ou on se relève les manches et on recommence?

Pour  affronter ce genre d’épreuve, il faut partir en voyage. Un voyage qui me mènera dans plusieurs situations. De la joie, de la fierté. De la douleur et des doutes. Des victoires et des défaites. Des entraînements payants et des rendez-vous manqués. Vous venez avec moi? Parce que vous aussi vous partez en voyage! 10km? 21km? 42km? Peu importe. Vous vivrez les mêmes situations que moi.

Peut-être que je n’arriverai pas à destination. Peut-être que je vais prendre un billet de retour avant d’avoir atteint mon objectif. Mais dieu sait que je vais essayer! Je n’ai jamais couru 160km. Mais je sais que c’est faisable, et je compte bien réussir!

Alors mon projet est d’écrire environ 1 fois par semaine pour vous raconter mon voyage et vous pousser à continuer le vôtre, ou peut-être même à vous pousser à entreprendre un voyage! Rien de compliqué ou moralisateur, rien de spécialisé ou d’hyper sophistiqué. Simplement le récit d’un coureur passionné qui pense qu’on peut dépasser nos limites lorsqu’on essaye pour vrai. Et attention : pour moi ce sera 160km. Mais il n’y a pas de petites distances. Pour un débutant, courir 5km sans arrêter est un vrai défi, un 21,1 est un challenge majeur pour plusieurs et un marathon est une épreuve hors du commun. Donc pas de gêne, on est tous dans le même bateau!

Alors c’est parti. Achetez votre billet d’avion, parce qu’on part en voyage. Prochaine escale : dimanche prochain après la 1ère semaine d’entraînement!

Runners keep on running…
 
 
                                                J'ai eu le temps de penser...beaucoup...

dimanche 31 janvier 2016

M.Miyagi!


Connaissez-vous M. Miyagi? Oui, oui, celui qui a fait repeindre sa clôture à Daniel San.

J’ai un ami, Pierre, dont je vous ai souvent parlé, qui me fait penser à M. Miyagi. Sage et posé, il a une expérience de vie personnelle et professionnelle qui fait en sorte que son opinion m’aide à analyser des situations complexes avec un point de vu empreint de tout son vécu. Ses conseils  m’ont souvent  évité de faire des erreurs de débutant au niveau de la gestion.

Et tout comme m. Miyagi, Pierre est un ninja ! Non, il ne fait pas de karaté et je ne crois pas qu’il puisse briser des planches avec son poing. Pas plus qu’avec son pied d’ailleurs et je serais curieux de lui demander de lever son pied plus haut que sa hanche! Mais qu’à cela ne tienne, ce gars a couru plus de marathon que moi, et en plus, il a commencé à courir à 47 ans! Un jour, assis devant la télé en écoutant «  Qui perd gagne », il s’est dit : si ces gens peuvent courir 21km, je dois être capable de courir un marathon! New York, Chicago, Ottawa, il les a courus. De nombreux demi-marathon dont San Francisco, combien de 10km à l’entraînement, c’est un coureur constant et passionné. Il avait comme objectif d’être plus en forme à 50ans qu’à 47ans, et je suis certain que rendu à 56, il même encore plus en forme qu’à 50!

Récemment, lors d’une de nos sorties de trail (vous avez bien lu, de TRAIL) dans le parc national, je cours devant lui et je me fais la réflexion que j’espère être en forme comme lui rendu à son âge. Il court des marathons, il fait du trail dans des sentiers assez intenses et ce à -20 degré et toujours avec le sourire. Son parcours m’impressionne et je suis persuadé que c’est le type de modèle que les gens ont besoin dans leur entourage…

Lisez bien la suite : Au moment où je me retourne pour lui faire part de mes réflexions, je le vois dans les airs. Non, il ne vient pas de trébucher. Il vient de sauter d’une roche de 3 ou 4 pieds en courant, pour retomber sur ses pieds, comme un chat, et continuer à courir. Ce gars est un ninja! Je pars à rire, lui raconte où j’en étais dans mes réflexion, mais suis encore sous le choc de ce que j’ai vu. Un monsieur, sautant d’une roche de 4 pieds en courant,  avec un sourire si grand qu’il a probablement touché ses oreilles, courir un samedi matin à 7h dans le parc national. Oh yeah!

Et pourquoi à 56ans il peut faire ça? Parce qu’à 47 ans, avec sa job remplie de stress, de pression et de responsabilités mais avec une femme et un fils qui ont décidé de l’appuyer dans ce projet, il s’est dit : je vais le faire. Je vais le faire pour moi, parce que je veux être en forme à 50 ans. Parce que je veux avoir une qualité de vie, ne pas être essoufflé simplement en attachant mes souliers!  Et voilà, 10 ans plus tard, ce gars cours à 5h30 le matin, beau temps mauvais temps, et motive des gens simplement en donnant l’exemple. Et le plus beau dans tout ça? C’est monsieur tout l’monde, qui vient prouver que c’est possible. 

Alors, ma question est la suivante : pourquoi pas vous?

Et en passant bravo Pierre (m. Miyagi) Champagne ! Mais je ne peinturerai pas ta clôture !