Un voyage épique
Afin de me préparer adéquatement pour le marathon des
Érables qui aura lieu demain, j’ai inventé un nouveau programme. Il s’agit du
programme « taper ». Habituellement, ce terme représente la semaine
avant le marathon pendant laquelle le coureur diminue ses distances afin de se
reposer et être en forme la journée de la course. Mais attention, moi j’ai
innové! Oui oui! J’ai fait un programme complet en mode « taper ». Je
voulais VRAIMENT être reposé pour ma course…Vous pouvez aussi lire entre les
lignes qu’il manquait un peu de discipline et de motivation, mais ne le dite
pas. C’est vraiment un nouveau concept d’entraînement qui permet de rester Zen
et détendu pendant ces longues semaines harassantes de préparation physique
J… Je suis effectivement
très relaxe à la veille de ce 42,2km. Mais je dois vous raconter ma journée,
vous comprendrez que ces derniers 12h y sont aussi pour quelque chose!
Tout d’abord, j’ai pris congé afin de bien focusser sur ma
course (messemble) et me rendre tranquillement à St-Jean sur le Richelieu. Mercredi
dernier, ma mère me dit qu’elle s’en va à Longueuil vendredi voir sa cousine.
Hé maman! Je vais aller te porter à Longueuil si tu veux, ce n’est pas trop
loin de mon lieu de course. Elle accepte.
Donc levé du corps avec la routine matinale habituelle pour
faire décoller la famille. Ensuite, comme ma gazelle avait un rendez-vous un
peu plus tard, nous avons la chance d’aller courir ensemble. Après quelques kilomètres
vraiment agréables avec ma douce, retour à la maison, douche rapide et je pars
chercher ma mère. Direction Longueuil.
Rendu à Longueuil, je réalise que mon GPS n’est pas jour. Je
viraille donc un peu mais on finit par se retrouver. (Note de l’auteur, à ce
moment précis, j’imagine ma blonde qui rit en me lisant et se dit : je te
l’avais dit de mettre le GPS à jour! Chérie, tu avais raison, encore une fois.)
Je dépose ma mère chez sa cousine. Tant qu’à être si près,
aussi bien aller se promener dans la grande ville! Je prends donc le métro pour
traverser (je ne suis pas comme ces gens qui traversent à la course J ), et vais me promener
sur le plateau. Il est rendu 14h et j’ai la dalle. Fidèle à mes habitudes, je
vais au même resto sur St-Denis, me commande une super peinte de IPA et bouffe
un tartare de bœuf avec des frites. Je continue de marcher encore quelques km
et me dis qu’il serait temps que j’aille chercher mon dossards à la maison de la
course au Mont St-Hilaire. Je retourne à Longueuil, fait une épicerie pour mon
déjeuner d’avant course de demain et pars en direction du dossard. Ici, il ne
faut pas oublier que mon GPS n’est toujours pas à jour et que je suis en plein
dans le trafic. Évidemment, j’aurais normalement
calculé mon horaire pour éviter les embouteillages, mais il y avait une espèce
d’insouciance qui coulait dans mes veines. Donc pas de stress, j’écoute de la
musique, je regarde les gens dans les autos en tentant d’imaginer leurs
histoires, je manque ma sortie, je « zigonne » pour me retrouver et
fini par me rendre.
Si vous n’êtes jamais allé à cette boutique, il y une chose
très importante à savoir. C’est que derrière cette boutique, il y a une belle
montagne qui s’appelle le mont St-Hilaire. J’entre dans le magasin, ramasse mes
choses et pose quelques questions à une très gentille caissière. Elle m’explique
les différents sentiers sur la montagne, comment m’y rendre et le temps que ça
prend pour les marcher. Je lui demande alors à quelle heure le mont ferme car
il s’agit d’une réserve gérée par McGill.
Elle comprend alors mon projet…Elle me suggère le sentier du pain de
sucre, car il n’est pas trop long et que le point de vue est semble-t’il
magnifique.
Je me dépêche pour me rendre au sentier. Arrivé à la
guérite, l’homme dit que l’endroit ferme à 19h30. Comme il est 18h30, il m’avertit
de ne pas aller trop loin afin d’être de retour avant la fermeture. Je lui dis
alors que je veux aller faire le sentier du pain de sucre et avec un ton
réprobateur, il me répond que le sentier prend 1h à monter et 1h à descendre
donc que je ne devrais pas y aller. Avec mon air le plus sympathique, je tente
de comprendre s’il m’interdit d’y aller ou il me le déconseille fortement.
Après quelques minutes, il finit par me dire : Monsieur, maintenant que
vous connaissez les règles, faites ce que vous voulez! (oh yeah!) En réalité, le sentier fait environ 4km
aller-retour. Je devrais facilement être ok.
Je m’élance. Ça monte! Je réussi à le courir jusqu’en haut,
mais j’avoue que j’ai la patate qui se débat dans la poitrine! Rendu en haut, j’apprécie
la vue qui est vraiment extraordinaire! On voit la rivière Richelieu et tous
les environs. Wow! Je redescends. Vite.
Temps total de la course? 27 minutes! Lorsque je quitte le stationnement, je
ralentis à la guérite pour faire mon plus beau sourire au gardien.
Je prends mon téléphone pour lire mes courriels et avoir l’adresse
de mon lieu d’hébergement. Merde, le téléphone est mort. Je sais que c’est dans
St-Jean sur Richelieu, je programme le GPS et me met en direction en me disant
que je trouverai bien une solution rendu là! Je suis rendu près de la
destination quand je réalise que je viens de passer devant la rue de chez mon
beauf! Ça y est, la solution! Je fais un u-turn, va cogner chez lui et sa
blonde me répond. Elle m’offre de rester, mais je ne veux pas déranger et comme
le départ est tôt demain, je préfère aller
à l’hôtel, faire ma petite routine et ne pas avoir peur de les réveiller
demain. Elle me donne l’adresse et je repars.
Et là j’arrive… Il est important de spécifier que j’ai loué
ma chambre mercredi soir dernier en tentant de trouver le moins cher possible.
Un motel s’ul bord d’la 20, comme dans les chansons. C’est
bizarre, les gens peuvent s’y arrêter pour faire des siestes de 30 minutes ?
Ils doivent vraiment être fatigués pour être obligé de dormir 30 minutes ;).
Le lobby (si on peut l’appeler ainsi) est digne d’un mauvais
film d’horreur. Miteux est faible comme qualificatif. La dame qui y travaille
est par contre très gentille. Je lui demande s’il y a du café dans les chambres
et elle me dit que non. C’est à ce moment que je sursaute car quelque chose me
frotte le mollet. Un chat…Bon ok, pas de stress. C’est pas un Doberman! (encore
heureux parce que le chat m’a poursuivi lorsque je suis sorti du lobby!)
La dame me sort une petite cafetière, met du café dans un
ziplock et 2 crèmes. On est en buisness!
J’arrive à ma chambre et je ne peux m’empêcher de sourire. C’est
l’aventure! C’est un peu vieux, un peu craqué dans les murs, un peu bruyant
chez les voisins, mais bon, j’ai quand même couché dans un hamac dans la
jungle, je devrais survivre!
Je commande un bon spaghetti au smoked meat avec une salade
césar, j’ouvre ma bière avec mon canif car évidemment il n’y a rien qui
pourrait ressembler à un ouvre bouteille malgré le fait qu’il y ait une cuisine
dans ma chambre…
Il est rendu près de 22h et tout en mangeant, j’écris ce
blog en me disant que demain tout pourra bien aller comme tout pourra aller
très mal. Mais vous savez quoi? Pendant les 2 derniers mois, je ne me suis pas
mis de pression et j’ai pris ça cool. Aujourd’hui, au lieu de m’en faire avec
les détails et toutes les « lois » nutritionnelles et de préparation
à respecter, j’ai décidé de me bidonner et profiter de la journée. Je me suis rappelé que le voyage est aussi
important que la destination et jusqu’à présent, même si c’est seulement à
200km de la maison, je fais un beau voyage!
Bonne nuit!
Spag, bière et blog!