En
lisant ce blog, beaucoup diront : je le savais. Vous savez, avec cet air suffisant de la
personne qui sait tout? Vous savez, cette fameuse phrase que l’on ne veut pas
entendre : Je te l’avais dit. Hé bien, vous aviez raison! ;)
Je m’entraîne
présentement pour aller courir un 100 miles dans les Keys en Floride. En fait,
je m’entraînais. Par qu’hier, j’ai écris au directeur de course pour me
retirer. Hé oui. Fini le voyage de 100 miles! Disons plutôt que c'est comme si je venais d’arriver
en Thaïlande, sur le bord de la plage et que je réalise qu’il est peut-être
temps que je profite un peu du soleil et que je prenne une pause…
Mais il est important que je vous raconte l’histoire, cela
servira peut-être à d’autres coureurs!
Au début de l’été, j’ai commencé à sentir des serrements à
la poitrine. Juste un peu inconfortable. Pas de stress, on se calme. Mais plus
les semaines passaient, plus les serrements s’accentuaient. Pas de stress,
disons juste un peu… Je vous passe les détails qui me mènent à cette journée du
mois d’août. Je suis seul dans les bureaux administratifs de la caserne à la
fin de la journée. Les serrements recommencent. Fort, plus fort, très
fort. 5 minutes, 10 minutes. Pas moyens
de le faire passer. J’avoue que là, je suis stressé. Un serrement à la
poitrine, c’est jamais bon signe! Je finis par aller consulter un collègue qui
a déjà eu des problèmes cardiaques et il me suggère fortement d’appeler l’ambulance!
À ce moment, mon indice de stress est assez élevé. Donc je fais le 911, l’ambulance
arrive (évidemment, je connais les ambulanciers et c’est toujours un peu gênant car on ne veut pas leur faire perdre leur
temps, et on se demande si c’est dans notre tête ou pas). Bref, je fais un tour
de camion jaune jusqu’à l’hôpital. On me prend en charge, prise de sang, électro
etc… 8 heures plus tard j’ai mon congé :
M. Boulianne, tout est ok pour vous. On vous envoie faire des tests mais vous
êtes ok. Ok?
Je vais passer un tapis à l’effort, le médecin trouve ça quasiment
endormant.
-
M. Boulianne, votre cœur va très bien, il est même
très très en forme! Aucune problématique sur votre tracé. Vous êtes ok! Ok?
Même chose avec les résultats des prises de sang. Vous êtes
ok! Mon doc me dit qu’il s’agit probablement d’un spasme œsophagique. Souvent
occasionné par le stress. Le stress??? Quel stress???
Depuis cet été, ma vie est comme un long fleuve tranquille (qui
l’eut cru). Pas de gros défi ni d’entraînement à plus finir, pas d’organisation
en vue, le mariage est fait, la famille va bien, j’aime ma job, la vie est
belle quoi! Alors quel stress? Qu’est-ce qui peut faire en sorte que j’appelle
l’ambulance car j’ai peur de faire une crise cardiaque?
Bref, l’automne passe. Je continue de m’entraîner pour le
100 miles. Les charges d’entraînement augmentent à la même vitesse que ma
motivation diminue, c'est-à-dire très vite! Je ralentis la cadence. Les sorties
sont de plus en plus espacées et j’ai de moins en moins le goût. Je prends un
peu de poids, les bobos sortent. Kossé
qui se passe avec moé OSTIE!
Je dois trouver ce qui cloche! Je commence à fouiller sur le
net. J’ai trouvé 234 maladies et 432 remèdes. Mais chercher un problème de
santé sur internet, c’est assurément finir avec plus de problèmes qu’avant d’ouvrir
l’ordi. Comme je ne suis pas médecin ni psychologue, mais que je commence à avoir une petite idée de mon problème, j’envoie
un courriel à une amie. Il s’adonne que cette amie est psychologue. Quel
heureux hasard! Je lui demande quelques titres de livres pour alimenter ma réflexion face à mon problème.
En plus de me donner des pistes de réflexions et des titres de livre, voici une
phrase que je me permets de copier pour vous : Les drogues les plus fortes ne sont pas toujours celles sur le marché
noir... : c'est puissant l'endorphine!
Ouf!!! Suis-je en manque? Est-ce que mon corps est fucké?
Suis-je rendu dépendant à l’endorphine? Il est peut-être temps de lever le pied de sur
la pédale! Pas sur les projets, ni sur la course, mais plutôt sur les GROS
projets de course. S’entraîner c’est bien, j’en suis certain. S’obliger, se
forcer, ne plus avoir de plaisir? Pas certain.
Depuis avril 2011, j’ai passé 4 ans à m’entraîner de façon
intense et assidue. À me lever aux aurores pour ne pas déranger la vie
familiale. Je me suis souvent surpris à faire 2 entraînements par jour, course
et muscu en plus de tous mes projets. J’ai trippé à le faire et je le referai
assurément, mais comme ce fut plus tranquille depuis quelques mois, mon corps
me crie qu’il est en manque? Comme je suis molo depuis un certain temps et que
j’ai goût de prendre un break, mon corps refuse de m'accorder cette pause? Assez pour m’envoyer des
signes physiques?
J’ai fait des ultras considérés comme assez difficiles et je
suis heureux de l’avoir fait. Mais est-ce qu’il est temps de faire une petite
désintox? Probablement! Est-ce que j’ai
perdu le plaisir de courir? Oui! Tout simplement. Est-ce que j’ai le goût de
prévoir à long terme des défis personnels? Non!
Donc, il est temps de retrouver l’équilibre. Et c’est ce
dont je veux vous faire part! ÉQUILIBRE! Les coureurs sont tous pareils. Vous êtes
déjà à planifier votre saison 2017 et c’est normal. Je crois que c’est sain. Mais conserver la
petite lumière rouge allumée dans votre tête qui vous permettra de vous
demander si vous êtes accroc. Si vous n’êtes pas certain et que vous croyez
être embourbé, consultez!
On se croisera assurément dans une course l’été prochain.
Mais je serai probablement plus lent et moins entraîné, peut être aussi un peu
plus joufflu! J
Mais je n’aurai plus ce petit serrement…
Merci Caroline de m’avoir orienté dans mes réflexions !
Dr. Caroline Mailhot,Psychologue
Alors sur ce, trippez sur la course, profitez du moment et
de l’endorphine, mais avec modération! J
Carl
Ps… ne vous en faites pas, je vais continuer d’écrire, mais
je vous raconterai des histoires de tricot ou de macramé (est-ce la bonne façon
de l’écrire? Machramé? Mets cramés?)