lundi 29 avril 2013

Ceci est une émission publicitaire payée...


     Soyons honnête et franc d’emblée, j’écris ce texte pour vous convaincre de venir courir ( ou marcher) au Demi-Marathon des pompiers de Shawinigan qui aura lieu le 9 juin 2013 dans le secteur Grand-Mère!

     Pour ceux qui ne le savent pas, j’aime la course à pied! Il y a environ 5 ans, je faisais des courses à Montréal, Québec et un peu partout, mais jamais à Shawinigan parce qu’il n’y avait pas de marathon ni de demi-marathon. Alors ma copine m’a tout simplement dit : « Pourquoi tu n’organise pas un demi-marathon à Shawinigan? ». Voilà, le projet était né! Ce que ma blonde me dit, je le fais! ( ok, ne lui dites pas que je viens d’écrire cette phrase, elle pourrait s’en servir contre moi!).

     Donc entouré d’un comité formé de pompiers et d’amis, nous avons mis sur pied la première édition qui a eu lieu en 2010 avec un total de 300 coureurs. Beaucoup de stress pour cette première édition. Après quelques erreurs et apprentissages,  nous revenions l’année suivante pour la 2ème édition. Nous en serons maintenant à la 4ème pour 2013 avec un super comité, des installations de qualités et un parcours vraiment trippant. Consultez sur le site du demi-marathon pour toutes les infos. Notez que vous n’avez pas besoin d’être pompier pour courir! Le nom de la course vient simplement du fait qu’il est organisé par le Service de sécurité incendie de la ville de Shawinigan.

     Mais surtout l’idée derrière cette course a toujours été d’offrir une course accessible à tous. Je ne serai jamais un athlète de pointe, et à part quelques exceptions, les participants à cette journée de course sont pour la plupart des coureurs du dimanche de tous les horizons qui comme moi, se donnent des défis et veulent se dépasser. Il y a de bons chronos qui sont réalisés lors de cette journée, mais surtout, il y a de grands exploits personnels  accomplis par des gens ordinaires qui ont décidé de voir ce dont ils étaient capables. La joie démontrée par ceux qui terminent leur premier 21,1km. Le sourire des enfants qui courent le 1km et surtout celui des parents qui en sont fiers. J’ai d’ailleurs couru le 1km avec mon garçon lorsqu’il avait 2 ans! Évidemment, nous avons fini dans le top 10 ( en partant vers la fin) mais maintenant il est impossible pour moi d’aller faire une course sans que mon plus vieux ne fasse le 1km!  La gang de marcheurs qui font le 5km en « placotant » tout le long du parcours et les yeux déterminés du monsieur qui sprint la fin de son 10km après un temps de 1h15. Tous ces moments me donnent le goût de continuer l’aventure. Tous ces moments me prouvent que la course est, et doit rester accessible à tous. Tous ces moments me prouvent que je ne suis pas le seul à découvrir ce monde extraordinairement simple et agréable de la course à pied.

       Participer à une course comme le demi-marathon des pompiers de Shawinigan offre la possibilité de faire une course organisée de bonne qualité mais simple et accessible, sans vous perdre dans un immense évènement comme les courses à Montréal ou Ottawa. Ces dernières sont à faire car la foule et le nombre de coureur ne peuvent être égalés en région, mais pour une première expérience de course organisée, ou pour une ambiance simple et chaleureuse, les courses en région sont des endroits idéaux. Donc n’hésitez pas à vous inscrire, allez-y! Vous serez surpris de vos capacités et fiers de vous!

PS...Pas le droit d’utiliser la défaite « je n’ai pas le temps de courir et m’entraîner ». Je tiens à vous rappeler que je reviens du Marathon des Sables, que j’ai 3 enfants dont le plus vieux a 4 ans, que je travaille, que je vais à l’école, que j’en m’entraîne et que j’organise le Demi-Marathon des pompiers de ShawiniganJ. Ok, parfois je me couche fatigué, mais heureux, car je relève des défis, comme vous le ferez le 9 juin 2013! Au plaisir de vous voir!

mercredi 24 avril 2013


Une journée de travail …Au Marathon des Sables!

Je me répète : le marathon des Sables est une course de 230km eu autosuffisance dans le désert. Cela signifie que je devais courir avec mon sac à dos toute la semaine et être équipé pour la durée du séjour. Ce que l’organisation me fournissait : l’eau, un abri berbère et des pastilles de sel. Je portais donc ma nourriture pour la semaine, mon sac de couchage, mon matelas de sol, mes vêtements et mon équipement de sécurité. Le sac pesait au départ 11.5kg soit environ 24lbs.

            Et les journées se ressemblaient beaucoup. Assez pour que la 3ème journée, je réalise qu’il y avait une grosse ressemblance avec une journée de travail typique…

5h45 environ : réveil. Les gens se réveillent tranquillement dans les abris et on entend des voix ( et toutes sortes de langages) autour de nous.

6h15 environ : Lever du corps. Je suis du type à aimer paresser un peu! Je commence à faire ma bouffe en faisant chauffer un peu d’eau avec des pastilles d’alcool. Pendant ce temps, une équipe de 4 berbères arrivent et dans l’espace de 5 secondes, ils ont enlevés ton abri. Tu te ramasse donc assis en plein milieu du désert sur un tapis avec ton stock éparpillé et tes colocs de tente qui ont la bouche aussi pâteuse que toi!  

6h30 : c’est le temps d’aller chercher tes 2 bouteilles d’eau. Ces bouteilles te servent à remplir tes gourdes pour la première partie de la course, faire ta toilette ( de base) et boire avant la course.

7h30 : Un responsable de la course vient faire le briefing de la journée pour te donner les infos sur l’étape. Ensuite l’équipe de berbère revient et enlèvent le tapis sur lequel tu étais assis. Donc tu te retrouves debout en plein milieu du désert avec ton sac et tes colocs, qui ont eu le temps de se brosser les dents…Disons que la journée est commencée!

8h00 : Tu finis de t’habiller, endosses ton sac  et te dirige vers la ligne de départ. Patrick Bauer, l’organisateur, donne de l’info sur le classement, les anniversaires et les détails de la journée. Tu en profites pour parler avec les participants que tu as croisé la veille, prendre quelques photos et te dire : m’essemble que mon sac est pesant.

8h30 : Highway To Hell de AC/DC  dans les hauts parleurs.  C’est le départ!

8h35 : Le vent dans les voiles, l’excitation de la course et le moment et tu te dis que tu vas courir probablement toute la journée.

9h35 : Le vent commence à souffler moins fort et tu te dis que finalement, tu vas peut-être alterner course- marche-course.

9h40 : Le vent est tombé et tu te dis que tu vas alterner marche-course-marche.

9h45 : Fuck off, je vais marcher encore aujourd’hui et peut-être courir un peu si je suis capable!

12h00 : L’heure du dîner. Tu calcules il te reste combien de km avant le prochain point de ravitaillement et lorsque tu es assez près, tu commences à manger ta barre de 425 kcal en te disant que ça pourrait probablement assommer quelqu’un si tu la lance tellement c’est dense. Tu te dis aussi à ce moment qu’un steak avec une salade, ce serait bon!

13h00 : Après avoir vidé tes espadrilles de sable quelques fois, après avoir apprécié la beauté du paysage plusieurs fois et traité tes ampoules, tu commences à te dire que c’est cool d’être ici, mais que tu serais bien dans ta tente. Tu cherches le prochain point de ravitaillement au loin et lorsque tu le vois tu te dis : ouin, on n’est pas rendu! J

15h-16h : Tu arrives au camp ( enfin). La première journée, j’avais tellement de crampes partout, même dans les mains que je n’étais pas capable d’enlever mon sac à dos. C’est un coloc qui me l’a enlevé! Les autres journées, j’ai pris assez de sel et les crampes ne sont pas revenues. Donc tu arrives à la tente et enlève tes souliers pour constater les dégâts.  Petit moment de détente où tu regardes le gens marcher comme des canards et te dis qu’ils sont pas mal plus amochés que toi. Ensuite il faut faire la file pour envoyer un courriel et en te rendant à la tente internet, tu réalises que toi aussi tu marches comme un canard. Important de souligner que tu fais la file sous le soleil, histoire de faire le plein de vitamine D… Ensuite tu reviens à la tente toujours comme un canard et tu échanges des sourires avec les autres qui marchent comme toi. À ce moment, tu  vois  passer en courant  un gars frais comme une rose et la seule idée qui te passe dans la tête c’est : comment il fait! Tu arrives à la tente, tu soupes avec ta bouffe déshydraté et réalise qu’avec le steak et la salade, tu prendrais bien une bière froide! Discussions sur la course et de la vie avec les colocs. Les courriels sont distribués et c’est alors le silence pendant quelques minutes dans la tente. Certains rient, d’autres ont les larmes aux yeux et ça fini toujours en joke car un comique a envoyé un courriel qui fait rire tout l’monde.

20h Le soleil se couche, le volume des conversations diminue et tu t’évanouies jusqu’au lendemain.
 

Les journées se ressemblent beaucoup et il est facile de faire l’analogie avec une journée de job. Cependant, ta job au MDS est de courir environ 40km par jour dans un environnement magique avec des humains tout aussi exceptionnels. Pas pire comme travail! J’ai même été capable de faire du temps supplémentaire! Oui oui! J’ai fait une journée de 22h et 75km! Malheureusement, la seule chose que j’ai eu en double, ce n’est pas la paye mais les ampoules…

Est-ce que je referais cette course…? Tout à fait!

 

 

 

lundi 22 avril 2013

État d'âme

Je suis assis à la table. J’écoute l’album des Lumineers en écrivant. Il y a une semaine exactement à cette heure, je rentrais à la maison après 2 semaines au Maroc, pour faire le Marathon des Sables, une course d’environ 230 km dans le désert, en autosuffisance en 6 jours. Il y a 2 semaines, je courais dans le désert avec mon sac à dos et mes écouteurs, en écoutant le même album…

Comment résumer cette expérience en une page? Impossible. Trop de rencontres humaines, d’ampoules, de bonheur et de douleur, de dépassement de soi et de doutes. Trop de larmes et de rires et surtout trop de paysages à couper le souffle pour oser un résumé d’une page! Je vais donc faire quelques textes sur des thèmes précis et tenter de bien vous faire vivre ce défi hors du commun! Attention, j’ai écrit un défi hors du commun et non que j’étais hors du commun. Je vous expliquerai…


Mais ce soir, avant de rentrer dans les détails de la course je dois avouer mon état d’âme. Je suis en deuil! Un an d’entraînement et de préparation, une semaine difficile mais incroyable dans le désert, des sentiments dans le tapis pendant cette semaine et tout d’un coup, plus rien… Évidemment, je suis totalement comblé de revoir ma belle et mes garçons! Je me suis tellement ennuyé de mon clan! Mais présentement, j’ai accompli ce dont j’ai rêvé pendant des années. Et zoup, c’est fini! C’est étrange de réaliser que cette aventure est maintenant du passé.


Lorsque je fais le bilan de cette course du côté épreuve physique, j’aurais aimé mieux performer. Je suis déçu de mon classement. J’ai mal géré mon début de course ce qui m’a handicapé pour le reste des jours. Il y avait un manque de préparation de ma part également. Pas au niveau de l’entraînement, mais au niveau du matériel et du poids du sac. Tout d’abord, pas de guêtres, donc le sable entrait constamment dans mes souliers. Je devais donc m’arrêter très souvent pour les vider et regarder les gens me dépasser. Je voulais ensuite les rattraper ce qui brulait l’énergie qui me restait. Mon sac pesait 11,5kg, la moyenne des sacs de mon groupe étaient environ de 8,5kg. Ces 3 kg de plus ne se portaient pas tout seul! Mais n’ayez crainte, ce ne sont pas des défaites, ce sont des apprentissages!


Cependant du côté épreuve humaine, je suis fier de moi et surtout de ce que j’ai appris sur moi-même. Tout d’abord, je suis encore capable de m’émerveiller! Les paysages étaient toujours à couper le souffle. J’ai fait bien attention de toujours lever les yeux et apprécier ce que je voyais. Aussi, je suis une personne avec un fond positif. Malgré les ampoules, la fatigue, la douleur, le classement décevant et la bouffe séchée, j’ai toujours sourit. Cela peut paraître futile, mais croyez-moi, ça fait la différence entre vouloir y retourner un jour ou dire « plus jamais ». Ils ont d’ailleurs fait un reportage sur le site du MDS en me nommant M.Content! Cela permet aussi de parler avec les gens et d’avoir du plaisir, au lieu de faire le focus sur ses bobos! J’ai appris que le corps humain est une machine extraordinaire. Exiger à un corps ce que nous avons exigé pendant une semaine est indécent. Mais à chaque matin, mon corps se réveillait et disait : « vas-y mon gars, t’es capable ». Et rendu au 70ème km lors de la journée de 75km qui a durée 22h, malgré le manque de sommeil, de bouffe et les ampoules, mon corps m’a dit : « ok il n’en reste que 5km, si le boss (le cerveau) dit que c’est correct, tes jambes vont suivre. On prendra un break après! »


J’ai appris que le dépassement de soi est un concept élastique. Plus on tire, plus la limite personnelle s’étire. Bien sûr il faut faire attention de ne pas casser l’élastique, mais je crois que dans mon cas, il reste encore du jeu sur l’élastique. ;).J’ai appris qu’une grosse ampoule pleine de sable dans le désert fait bien moins mal qu’une petite ampoule à la maison! Loin de moi l’idée de vanter mes exploits car je crois très sincèrement que ce que j’ai réalisé est à la portée de beaucoup de gens, pour autant qu’ils veuillent relever ce défi. Je ne suis pas un athlète, ni une personne d’exception. Je suis simplement fier de prouver que c’est possible! Ok, j’avoue que je suis aussi un peu fier de prouver à mes détracteurs que j’ai réussis!


J’ai appris que retourner au travail le lendemain de mon arrivée à la maison n’était peut-être pas la meilleure idée. J’ai appris que la prochaine fois, je vais écouter ma blonde lorsqu’elle me dira de prendre congé le lendemain! Donc voilà mon état d’âme en ce moment.

Il manque de structure à ce texte, mais il manque de structure dans mes pensées également! Ça reviendra…d’ici là, bonne nuit!