lundi 14 avril 2014

Ce que les coureurs ne vous diront pas


                Récemment j’ai lu un article dans le quotidien local le Nouvelliste  qui portait sur la couleur du gazon d’à côté. Cet article, écrit par Roxanne Harvey, auteure et coureuse de mon coin, nous rappelait que dans la vie (virtuelle et réelle) nous avons tendance à ne montrer que les bons côtés des choses, même dans la course. Son sujet m’a porté à la réflexion (bon ok, une petite réflexion étant donné ma capacité de concentration très limitée) et j’ai décidé d’être honnête avec vous coureurs débutants. Je perdrai assurément des amis coureurs de la secte du facilitantisme (comme dans : essaye tu vas voir c’est facile), car je donnerai  des secrets gardés aussi chèrement que celui de la Caramilk. Tant pis pour mes amis adepte du secret de la Caramilk, ce sont des moules!

      Donc voici les vérités de la course à pied que personne ne vous diras mais que vous devez savoir.

     Premièrement, vous aurez mal. Mal aux muscles, aux pieds, aux genoux, nommez-les! Il y a toujours des bobos lorsqu’on court. Dans ampoules? Des crampes? J’ai terminé un demi-marathon avec les mamelons qui saignaient tellement que mon gilet n’a jamais repris sa couleur normale par la suite. Une chance qu’il n’y avait pas de requins à proximité, ils auraient sautés de l’eau pour me manger avec tout ce sang. Ça n’arrive qu’une fois et ensuite on apprend. Mais quand on prend sa douche….ça chauffe!

     Vous aurez mal à l’âme. Lorsque vous serez à 1km de la fin de votre course, que vous aurez tout donné et que vous aurez le goût de mourir, n’oubliez pas qu’il en reste encore 1km! Votre tête vous dira d’arrêter, vous maudirez cette stupide idée que vous avez eu de vous inscrire à cette stupide course parce que vous vous êtes laissé convaincre par vos stupides amis! Vous vous haïrez profondément et trouverez vraiment absurde le fait de faire des courses!

     Vous marcherez et ne dites jamais : fontaine je ne boirai pas de ton eau! Vous marcherez quelques mètres et même plus! Et lorsqu’on vous demandera si vous avez marché, que répondrez-vous?

     Vous sentirez mauvais. C’est plate, mais c’est la vie! Les espadrilles, les vieux t-shirt de course et le petit pet de nervosité que vous tenterez de dissimuler dans la foule et le bruit, tout ça finira par se sentir. Ne riez pas, ça vous arrivera!

     Les entraînements manqués. Vous croyez que votre idole fait tous ses entraînements et les suit à la lettre? Ben voyons!  Si c’est le cas, changez d’idole, c’est un déséquilibré! Le temps finit par nous rattraper et c’est normal!  Une réunion de dernière minute, une blessure, etc… Impossible de ne pas sauter une journée parfois.

    Vous manquerez des courses que vous auriez voulu faire.  Le mariage de la cousine de votre blonde, la fin de semaine avec les amis, le budget déficient, les vacances qui ne sont pas disponibles sont tous des choix que vous devrez faire. Bon, probablement que pour  le mariage de la cousine vous n’avez pas le choix. Mais pour le reste, vous prioriserez les activités et c’est normal!

     La légèreté du pas. Ça semble si facile lorsqu’on regarde l’élite! Mais il arrive plus souvent qu’on ressemble à un hippopotame lorsqu’on court qu’à un jaguar. Ne vous en faites pas, ça finira peut-être par être moins pire…lorsque vous arrêterez de courir.

    Le budget. Courir ne coûte pas cher?!? Espadrilles, vêtements, montre, inscriptions aux courses, déplacement, hébergement et j’en passe! C’est vrai que c’est un sport peu coûteux. Mais calculer le total d’une fin de semaine de course à l’extérieur et diviser le tout par le nombre de Km que vous avez couru lors de cette même fin de semaine. Ce n’est pas pour rien que je cours des ultra-marathons! Je veux rentrer dans mon argent et c’est tout!

      Ce  ne sont que quelques situations que vous rencontrerez lors de votre carrière de coureurs. Quand les non-coureurs vous regarderont avec ce regard de désapprobation, vous réaliserez qu’ils ont probablement compris des choses que vous n’avez pas comprises!

  Mais surtout, lorsque vous envierez votre voisin coureur chez qui le gazon est plus vert, n’oubliez pas ce que vous venez de lire! Je gagerais qu’il en connaît un rayon sur ce texte!

   Alors, maintenant que vous savez ce qu’est la course, prenez vos souliers et sortez courir. Ce ne sera pas facile, mais je vous promets une chose, c’est aussi difficile pour votre voisin!