samedi 26 mars 2016

Le voyage de 100 miles_ Les modèles


Après avoir fait une course de 254 km dans la jungle du Brésil en octobre 2015, j’ai décidé de régler mes comptes en 2016 avec 2 courses que j’ai du abandonner les années passées : le 80km de la Chute du Diable et le 160km ( 100 miles) du Bromont Ultra. Comme la préparation pour un tel type d’épreuve est un voyage, j’écrirai 1 texte par semaine pour vous faire voyager avec moi.

               
      Ce matin, dans l’espace de quelques minutes, j’ai lu sur Jean Gauvin, un coureur de Shawinigan qui fera 10km par jour pendant 1 an afin d’amasser des fonds pour la SPA Mauricie. Ensuite, j’ai lu un article sur David LePorho qui se prépare pour un marathon mais aussi pour Bear Montain 50km avec comme objectif de battre des records très imposants. J’ai continué avec Patrick Charlebois de Trois-Rivières qui fera 7 marathons sur 7 continents en 7 jours et finalement j’ai lu un article sur Yvan l’Heureux qui fera une course de 900km qui s’appelle le Transpyrenea qui consiste à traverser les Pyrénés en quasi autonomie…

Après avoir repris mon souffle, je me suis mis à réfléchir sur les modèles, les gens qui nous inspirent. J’ai toujours eu un peu de difficulté avec ce concept de "modèle" pour 2 raisons. La première raison était qu’à mon avis, il y avait peu de narcissisme dans le fait de vouloir être un modèle, un peu de « m’as-tu vu ». La deuxième raison était que pour moi, la plupart des gens qui voguent dans la sphère des personnes inspirantes étaient selon moi des extra-terrestre avec des capacités surhumaines! Difficile pour moi de m’identifier à ces super-héros des exploits!

Mais au fil du temps, j’ai été confronté à 2 coups de pelle au visage. Le premier coup a été lorsque je me suis mis à recevoir des courriels ou des messages provenant de gens qui me disaient que j’étais inspirant…Fuck…Tout d’un coup, je venais de tomber dans ma catégorie « m’as-tu vu »! Moi qui cours pour mon plaisir personnel, mais qui a tellement de plaisir que j’en parle sans cesse, venais de passer du côté sombre de la force.

Le 2ème coup de pelle a été une multitude de livres, d’échanges et de rencontres qui m’ont fait réaliser que ces gens ne sont pas des extra-terrestres!  Lorsque tu soupes avec Fred Dion et Mylène Paquette, tu réalises combien ces gens sont « ordinaires » tout comme vous et moi! Ce qui les différencie est cette petite lumière dans leurs  yeux qu’on appelle la motivation ( et un peu la folie :) )! Ce sont des gens qui ont persévéré pour réaliser leurs objectifs. J’ai lu Pat Godin et je lis Joan Roch que j’ai également eu la chance de rencontrer et devinez quoi, ils n’ont ni la peau verte, ni de grands yeux globuleux! Tout ce qu’il y a de plus humains!
Daniel Héon et Mario VIllemure ? 2 amis qui ont fait la Yukon Arctic Ultra, une couse de 300miles au Yukon en plein février cette année…Vous savez quoi? Ils boivent de la bière! Oui oui! J’ai ai même bu quelques-unes avec eux!

Alors j’ai continué ma réflexion pour réaliser qu’avoir des modèles ou des personnes inspirantes dans notre vie, c’est peut-être finalement important! Autant pour nous aider à définir nos objectifs que pour se dire : s’il le fait, je suis peut-être capable! Et j’ai fait la liste mentale des personnes qui m’impressionnaient pour toutes sortes de raisons. Je peux vous garantir, finalement pour avoir rencontré la plupart de ces gens, que ce sont des modèles non pas parce qu’ils voulaient le devenir, mais plutôt parce qu’ils et elles sont passionnés de ce qu’ils font.

J’ai continué à réfléchir sur ce que ça prenait pour être inspirant, sur ce que ça prenait pour motiver les gens. Évidement, il faut réaliser des exploits. Et c’est à ce moment que le tout devient intéressant. Qu’est-ce qu’un exploit? Pour moi, tous les défis que se réalisent en bas de -20 degrés sont des exploits (je suis vraiment frileux). Pour d’autres, comme leur défi est de courir longtemps, tous les ultra-marathoniens sont dignes de mention. Pour une catégorie, c’est la gestion de l’inconfort et de l’inconnu qui représente le défi, donc les aventuriers seront leurs modèles! Mais les modèles sont aussi les gens autour de nous qui décident de se prendre en main. Ce sont les gens qui, tout simplement, en font plus que nous et à qui nous voudrions ressembler! Vous commencez à comprendre le principe?  Et en suivant ces modèles, en voulant les imiter, on se rapproche du possible!

J’ai pensé vous faire une liste exhaustive des gens qui m’inspirent, mais comme j’en oublierai assurément, je préfère vous laisser fouiller.  Mais surtout, pour ce voyage de 100 miles, je vais continuer de m’inspirer de ces personnes, qui souvent malgré eux, sont devenus des inspirations pour beaucoup d’entre nous! Voici quand même moins de 25% de la totalité des gens qui m’inspirent, simplement pour vous aider à fouiller!

Merci Frédérick Dion, Mylène Paquette, Nicholas Berrouard, Steve Carpentier, Mario Villemure, Daniel Héon, Marlène Couture, Guy Brouillette, Joan Roch, Patrice Godin, Guy Boisclair, Vincent Godin, Marie-Josée Gervais, Sébastien Roullier, Jeff Gosselin, Florent Bougin, Marline Côté, Marcel Jobin, Benoit Beaupré, Martin Rouillard , Gladémir Lacombe, Bruno St-Pierre et tous ceux que j’oublie. Merci  de dépasser vos limites et surtout démontrer à tous que c’est possible! Et à tous ceux qui restent dans l’ombre mais qui se poussent pour relever des défis et  dont nous n’entendons jamais parler, n’oubliez pas que grâce à vous, des gens osent se dépasser!
 
 
Fred, Mylène, Pierre et Guy. 4 personnes avec des expériences différentes, des défis différents, tout aussi inspirants les uns que les autres! 
 

dimanche 20 mars 2016

Le voyage de 100 miles_la perception


C’est fou comme une bonne idée peut tout d’un coup paraître moins bonne.

Comme je n’avais pas trop d’objectif il y a quelques semaines, j’ai décidé de m’inscrire à un marathon. Pas fou! Ça oblige une rigueur, ça oblige un programme, etc… Le seul problème dans ce projet, c’est que j’ai cliqué sur « m’inscrire » et j’ai rangé ce projet dans une boîte quelque part dans le fond de ma cervelle.

La boîte s’est mise à gigoter toute seule la semaine dernière, comme si un Gremlin voulait en sortir. (Pour les plus jeunes, vous chercherez sur internet).

Donc j’ouvre la boîte et surprise, je réalise que le marathon est dans 6 semaines, le 30 avril exactement! Je serai à la première édition du marathon des Érables. Ho. Houston…on a un problème.  Ce n’est pas comme si je faisais des semaines de 75 km!

Alors je calcule mes options :

1.       Trouver un programme qui semble pas pire, le mettre a exécution et voir ce que cela va donner le 30 avril;

2.       Tenter de changer de distance pour faire 21,1km, ce qui serait raisonnable;

3.       Tenter de donner mon inscription, comme dans « donnez au suivant »;

4.       Prendre une bière pour oublier ça, trouver un programme pas si pire, rire de moi et de mon idée un peu débile et me dire oh yeah, on l’fait!

J’ai choisi quoi selon vous?

42,2km,  c’est seulement 4 x 10 km! Parfois une bonne idée peut finir par sembler moins bonne, mais parfois, une montagne peut se révéler une simple butte, suffit de changer notre perception!

J’ai donc trouvé un programme pas pire, je l’ai appliqué aussi de façon pas pire. J’ai toujours aimé me laisser un peu de latitude dans mon programme afin que ça demeure agréable. Évidemment, le résultat est souvent simplement pas pire, mais bon.

J’ai  recommencé à me lever à 4h30 pour courir, histoire de m’y mettre avec discipline et en plus, j’aime ça! Je reviens à la maison et si je suis chanceux,  les enfants dorment encore. Je prends un café, commence les lunchs et la journée est partie! L’autre avantage de se lever pour courir est  qu’aucune réunion, aucun rendez-vous de dernière minute ni aucune baisse de motivation ne vous fera manquer votre rendez-vous matinal avez vos espadrilles. Courir plus tard? Trop périlleux pour moi!

Donc une semaine d’entraînement de faite, tout va bien…En plus, le printemps arrive, les oiseaux gazouillent et les voitures nous arrosent, que demander de plus! Tout est une question de perception! ;)
 
 

samedi 12 mars 2016

Le voyage de 100 miles_introduction


Le voyage de 100 miles

La vengeance (intro)

 

La vengeance est un plat qui se mange froid. En fait, je ne comprends pas trop pourquoi on doit le manger froid, surtout quand on a des problèmes de digestion. Mais bon…

Je pliais donc les vêtements de la famille tout en faisant le bilan de ma saison hivernale de course et en me demandant quels seraient mes objectifs pour l’été à venir. Disons que les options sont assez nombreuses : la route, le trail, les courses à obstacles, il y en a pour les fous et les fins. Et je me posais la question suivante : qu’est-ce qui me fait tripper? De quoi j’ai vraiment envie? Qu’est-ce qui va faire en sorte que je vais sortir de mon hibernation et recommencer à me lever aux aurores pour courir? Et vous, qu’est-ce qui vous fait tripper?

Avez-vous déjà plié du linge sans musique? C’est excessivement difficile. D’après moi, c’est encore plus difficile de trier des bas et faire des paires de chaussettes sans musique, que de courir dans la jungle pendant 7 jours, et je sais de quoi je parle! Donc j’ai appuyé sur « play » et voici la chanson quia débuté (trame sonore de Son of Anarchy).

Et là, j’ai compris. Je dois l’avouer : j’aime bien la discipline de l’entraînement. J’aime bien me donner de la misère. Même si ce n’est pas agréable, j’aime bien aller « flirter » avec les limites. Donc même si j’ai déjà dis jamais plus, je le ferai encore. Oui, je courrai plus que 10km.

Vous êtes surpris? Runners keep on running…

J’ai donc décidé, comme objectif, de me venger. Venger de quoi? De l’échec. Venger des 2 courses qui m’ont vu abandonner. Venger des 2 courses qui se sont payées ma tête. Venger du sentiment d’une histoire qu’on n’a pas fini. La Chute du Diable 80km en 2015, Bromont Ultra 160km ( 100 miles) en 2014, 2 DNF avec qui je dois régler mes comptes. Attendez, je vous entends penser : ce n’est pas un échec, c’est un apprentissage! Fuck off!  C’est un échec! DNF veut dire DID NOT FINISH!!! Si ce n’est pas un échec, dites-moi ce que c’est! Mais une fois que le mot échec est accepté, il faut décider ce que l’on fait avec. Est-ce qu’on s’assoit et on mange des chips, ou on se relève les manches et on recommence?

Pour  affronter ce genre d’épreuve, il faut partir en voyage. Un voyage qui me mènera dans plusieurs situations. De la joie, de la fierté. De la douleur et des doutes. Des victoires et des défaites. Des entraînements payants et des rendez-vous manqués. Vous venez avec moi? Parce que vous aussi vous partez en voyage! 10km? 21km? 42km? Peu importe. Vous vivrez les mêmes situations que moi.

Peut-être que je n’arriverai pas à destination. Peut-être que je vais prendre un billet de retour avant d’avoir atteint mon objectif. Mais dieu sait que je vais essayer! Je n’ai jamais couru 160km. Mais je sais que c’est faisable, et je compte bien réussir!

Alors mon projet est d’écrire environ 1 fois par semaine pour vous raconter mon voyage et vous pousser à continuer le vôtre, ou peut-être même à vous pousser à entreprendre un voyage! Rien de compliqué ou moralisateur, rien de spécialisé ou d’hyper sophistiqué. Simplement le récit d’un coureur passionné qui pense qu’on peut dépasser nos limites lorsqu’on essaye pour vrai. Et attention : pour moi ce sera 160km. Mais il n’y a pas de petites distances. Pour un débutant, courir 5km sans arrêter est un vrai défi, un 21,1 est un challenge majeur pour plusieurs et un marathon est une épreuve hors du commun. Donc pas de gêne, on est tous dans le même bateau!

Alors c’est parti. Achetez votre billet d’avion, parce qu’on part en voyage. Prochaine escale : dimanche prochain après la 1ère semaine d’entraînement!

Runners keep on running…
 
 
                                                J'ai eu le temps de penser...beaucoup...