mardi 6 décembre 2016

Le voyage de 100 miles_Êtes-vous drogué? La fin d'un voyage...



                En lisant ce blog, beaucoup diront : je le savais.  Vous savez, avec cet air suffisant de la personne qui sait tout? Vous savez, cette fameuse phrase que l’on ne veut pas entendre : Je te l’avais dit. Hé bien, vous aviez raison! ;)

                Je m’entraîne présentement pour aller courir un 100 miles dans les Keys en Floride. En fait, je m’entraînais. Par qu’hier, j’ai écris au directeur de course pour me retirer. Hé oui. Fini le voyage de 100 miles! Disons plutôt que c'est comme si je venais d’arriver en Thaïlande, sur le bord de la plage et que je réalise qu’il est peut-être temps que je profite un peu du soleil et que je prenne une pause…

Mais il est important que je vous raconte l’histoire, cela servira peut-être à d’autres coureurs!

Au début de l’été, j’ai commencé à sentir des serrements à la poitrine. Juste un peu inconfortable. Pas de stress, on se calme. Mais plus les semaines passaient, plus les serrements s’accentuaient. Pas de stress, disons juste un peu… Je vous passe les détails qui me mènent à cette journée du mois d’août. Je suis seul dans les bureaux administratifs de la caserne à la fin de la journée. Les serrements recommencent. Fort, plus fort, très fort.  5 minutes, 10 minutes. Pas moyens de le faire passer. J’avoue que là, je suis stressé. Un serrement à la poitrine, c’est jamais bon signe! Je finis par aller consulter un collègue qui a déjà eu des problèmes cardiaques et il me suggère fortement d’appeler l’ambulance! À ce moment, mon indice de stress est assez élevé. Donc je fais le 911, l’ambulance arrive (évidemment, je connais les ambulanciers et c’est toujours un peu  gênant car on ne veut pas leur faire perdre leur temps, et on se demande si c’est dans notre tête ou pas). Bref, je fais un tour de camion jaune jusqu’à l’hôpital. On me prend en charge, prise de sang, électro etc… 8 heures plus tard j’ai  mon congé : M. Boulianne, tout est ok pour vous. On vous envoie faire des tests mais vous êtes ok. Ok?

Je vais passer un tapis à l’effort, le médecin trouve ça quasiment endormant.

-          M. Boulianne, votre cœur va très bien, il est même très très en forme! Aucune problématique sur votre tracé. Vous êtes ok! Ok?

Même chose avec les résultats des prises de sang. Vous êtes ok! Mon doc me dit qu’il s’agit probablement d’un spasme œsophagique. Souvent occasionné par le stress. Le stress??? Quel stress???

Depuis cet été, ma vie est comme un long fleuve tranquille (qui l’eut cru). Pas de gros défi ni d’entraînement à plus finir, pas d’organisation en vue, le mariage est fait, la famille va bien, j’aime ma job, la vie est belle quoi! Alors quel stress? Qu’est-ce qui peut faire en sorte que j’appelle l’ambulance car j’ai peur de faire une crise cardiaque?

Bref, l’automne passe. Je continue de m’entraîner pour le 100 miles. Les charges d’entraînement augmentent à la même vitesse que ma motivation diminue, c'est-à-dire très vite! Je ralentis la cadence. Les sorties sont de plus en plus espacées et j’ai de moins en moins le goût. Je prends un peu de poids, les bobos sortent. Kossé qui se passe avec moé OSTIE!

Je dois trouver ce qui cloche! Je commence à fouiller sur le net. J’ai trouvé 234 maladies et 432 remèdes. Mais chercher un problème de santé sur internet, c’est assurément finir avec plus de problèmes qu’avant d’ouvrir l’ordi. Comme je ne suis pas médecin ni psychologue, mais que je commence  à avoir une petite idée de mon problème, j’envoie un courriel à une amie. Il s’adonne que cette amie est psychologue. Quel heureux hasard! Je lui demande quelques titres de livres pour  alimenter ma réflexion face à mon problème. En plus de me donner des pistes de réflexions et des titres de livre, voici une phrase que je me permets de copier pour vous : Les drogues les plus fortes ne sont pas toujours celles sur le marché noir... : c'est puissant l'endorphine! 

Ouf!!! Suis-je en manque? Est-ce que mon corps est fucké? Suis-je rendu dépendant à l’endorphine?  Il est peut-être temps de lever le pied de sur la pédale! Pas sur les projets, ni sur la course, mais plutôt sur les GROS projets de course. S’entraîner c’est bien, j’en suis certain. S’obliger, se forcer, ne plus avoir de plaisir? Pas certain.

Depuis avril 2011, j’ai passé 4 ans à m’entraîner de façon intense et assidue. À me lever aux aurores pour ne pas déranger la vie familiale. Je me suis souvent surpris à faire 2 entraînements par jour, course et muscu en plus de tous mes projets. J’ai trippé à le faire et je le referai assurément, mais comme ce fut plus tranquille depuis quelques mois, mon corps me crie qu’il est en manque? Comme je suis molo depuis un certain temps et que j’ai goût de prendre un break, mon corps refuse de m'accorder cette pause? Assez pour m’envoyer des signes physiques?

J’ai fait des ultras considérés comme assez difficiles et je suis heureux de l’avoir fait. Mais est-ce qu’il est temps de faire une petite désintox? Probablement!  Est-ce que j’ai perdu le plaisir de courir? Oui! Tout simplement. Est-ce que j’ai le goût de prévoir à long terme des défis personnels? Non!

Donc, il est temps de retrouver l’équilibre. Et c’est ce dont je veux vous faire part! ÉQUILIBRE! Les coureurs sont tous pareils. Vous êtes déjà à planifier votre saison 2017 et c’est normal.  Je crois que c’est sain. Mais conserver la petite lumière rouge allumée dans votre tête qui vous permettra de vous demander si vous êtes accroc. Si vous n’êtes pas certain et que vous croyez être embourbé, consultez!

On se croisera assurément dans une course l’été prochain. Mais je serai probablement plus lent et moins entraîné, peut être aussi un peu plus joufflu! J Mais je n’aurai plus ce petit serrement…

Merci Caroline de m’avoir orienté dans mes réflexions !

Dr. Caroline Mailhot,Psychologue

Alors sur ce, trippez sur la course, profitez du moment et de l’endorphine, mais avec modération! J

Carl

Ps… ne vous en faites pas, je vais continuer d’écrire, mais je vous raconterai des histoires de tricot ou de macramé (est-ce la bonne façon de l’écrire? Machramé? Mets cramés?)
 

5 commentaires:

  1. Ah mais pourquoi pas arrêter, on peut se permettre ça bien sûr! Et moi je pense qu'on va pouvoir quand même t'entendre encore parler de tes petites mais grandes sorties. J'espère encore te lire car c'est toujours hyper inspirant.

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    1. Pas sûr finalement d'aimer ma réponse.🙄 Je serais plus du genre à te dire enwoye pas le temps de lâcher. Bref faire ce qu'on estime le mieux pour soi. Ouin c'est ça

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  2. T'en fais pas Jenny! �� On a tous cette petite voix qui envoye! Et tu peux être certaine qu'elle m'a parlé à plusieurs reprises. Mais c'est comme l'histoire de l'ange et le demon sur les épaules: des fois on se trompe en écoutant le demon qui se fait passer pour l'ange. Il faut bien écouter ��. Merci pour ton message!

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  3. Bravo Carl pour ce partage d'expérience. Effectivement ce n'est pas facile ** décrocher** de la course, c'est relativement comparable à la drogue, la cigarette, la bouffe,,, trop c'est comme pas assez. Merci tu vas surement aider quelques personnes avec ton témoignage. Salutation.

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