mercredi 24 avril 2013


Une journée de travail …Au Marathon des Sables!

Je me répète : le marathon des Sables est une course de 230km eu autosuffisance dans le désert. Cela signifie que je devais courir avec mon sac à dos toute la semaine et être équipé pour la durée du séjour. Ce que l’organisation me fournissait : l’eau, un abri berbère et des pastilles de sel. Je portais donc ma nourriture pour la semaine, mon sac de couchage, mon matelas de sol, mes vêtements et mon équipement de sécurité. Le sac pesait au départ 11.5kg soit environ 24lbs.

            Et les journées se ressemblaient beaucoup. Assez pour que la 3ème journée, je réalise qu’il y avait une grosse ressemblance avec une journée de travail typique…

5h45 environ : réveil. Les gens se réveillent tranquillement dans les abris et on entend des voix ( et toutes sortes de langages) autour de nous.

6h15 environ : Lever du corps. Je suis du type à aimer paresser un peu! Je commence à faire ma bouffe en faisant chauffer un peu d’eau avec des pastilles d’alcool. Pendant ce temps, une équipe de 4 berbères arrivent et dans l’espace de 5 secondes, ils ont enlevés ton abri. Tu te ramasse donc assis en plein milieu du désert sur un tapis avec ton stock éparpillé et tes colocs de tente qui ont la bouche aussi pâteuse que toi!  

6h30 : c’est le temps d’aller chercher tes 2 bouteilles d’eau. Ces bouteilles te servent à remplir tes gourdes pour la première partie de la course, faire ta toilette ( de base) et boire avant la course.

7h30 : Un responsable de la course vient faire le briefing de la journée pour te donner les infos sur l’étape. Ensuite l’équipe de berbère revient et enlèvent le tapis sur lequel tu étais assis. Donc tu te retrouves debout en plein milieu du désert avec ton sac et tes colocs, qui ont eu le temps de se brosser les dents…Disons que la journée est commencée!

8h00 : Tu finis de t’habiller, endosses ton sac  et te dirige vers la ligne de départ. Patrick Bauer, l’organisateur, donne de l’info sur le classement, les anniversaires et les détails de la journée. Tu en profites pour parler avec les participants que tu as croisé la veille, prendre quelques photos et te dire : m’essemble que mon sac est pesant.

8h30 : Highway To Hell de AC/DC  dans les hauts parleurs.  C’est le départ!

8h35 : Le vent dans les voiles, l’excitation de la course et le moment et tu te dis que tu vas courir probablement toute la journée.

9h35 : Le vent commence à souffler moins fort et tu te dis que finalement, tu vas peut-être alterner course- marche-course.

9h40 : Le vent est tombé et tu te dis que tu vas alterner marche-course-marche.

9h45 : Fuck off, je vais marcher encore aujourd’hui et peut-être courir un peu si je suis capable!

12h00 : L’heure du dîner. Tu calcules il te reste combien de km avant le prochain point de ravitaillement et lorsque tu es assez près, tu commences à manger ta barre de 425 kcal en te disant que ça pourrait probablement assommer quelqu’un si tu la lance tellement c’est dense. Tu te dis aussi à ce moment qu’un steak avec une salade, ce serait bon!

13h00 : Après avoir vidé tes espadrilles de sable quelques fois, après avoir apprécié la beauté du paysage plusieurs fois et traité tes ampoules, tu commences à te dire que c’est cool d’être ici, mais que tu serais bien dans ta tente. Tu cherches le prochain point de ravitaillement au loin et lorsque tu le vois tu te dis : ouin, on n’est pas rendu! J

15h-16h : Tu arrives au camp ( enfin). La première journée, j’avais tellement de crampes partout, même dans les mains que je n’étais pas capable d’enlever mon sac à dos. C’est un coloc qui me l’a enlevé! Les autres journées, j’ai pris assez de sel et les crampes ne sont pas revenues. Donc tu arrives à la tente et enlève tes souliers pour constater les dégâts.  Petit moment de détente où tu regardes le gens marcher comme des canards et te dis qu’ils sont pas mal plus amochés que toi. Ensuite il faut faire la file pour envoyer un courriel et en te rendant à la tente internet, tu réalises que toi aussi tu marches comme un canard. Important de souligner que tu fais la file sous le soleil, histoire de faire le plein de vitamine D… Ensuite tu reviens à la tente toujours comme un canard et tu échanges des sourires avec les autres qui marchent comme toi. À ce moment, tu  vois  passer en courant  un gars frais comme une rose et la seule idée qui te passe dans la tête c’est : comment il fait! Tu arrives à la tente, tu soupes avec ta bouffe déshydraté et réalise qu’avec le steak et la salade, tu prendrais bien une bière froide! Discussions sur la course et de la vie avec les colocs. Les courriels sont distribués et c’est alors le silence pendant quelques minutes dans la tente. Certains rient, d’autres ont les larmes aux yeux et ça fini toujours en joke car un comique a envoyé un courriel qui fait rire tout l’monde.

20h Le soleil se couche, le volume des conversations diminue et tu t’évanouies jusqu’au lendemain.
 

Les journées se ressemblent beaucoup et il est facile de faire l’analogie avec une journée de job. Cependant, ta job au MDS est de courir environ 40km par jour dans un environnement magique avec des humains tout aussi exceptionnels. Pas pire comme travail! J’ai même été capable de faire du temps supplémentaire! Oui oui! J’ai fait une journée de 22h et 75km! Malheureusement, la seule chose que j’ai eu en double, ce n’est pas la paye mais les ampoules…

Est-ce que je referais cette course…? Tout à fait!

 

 

 

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