lundi 22 avril 2013

État d'âme

Je suis assis à la table. J’écoute l’album des Lumineers en écrivant. Il y a une semaine exactement à cette heure, je rentrais à la maison après 2 semaines au Maroc, pour faire le Marathon des Sables, une course d’environ 230 km dans le désert, en autosuffisance en 6 jours. Il y a 2 semaines, je courais dans le désert avec mon sac à dos et mes écouteurs, en écoutant le même album…

Comment résumer cette expérience en une page? Impossible. Trop de rencontres humaines, d’ampoules, de bonheur et de douleur, de dépassement de soi et de doutes. Trop de larmes et de rires et surtout trop de paysages à couper le souffle pour oser un résumé d’une page! Je vais donc faire quelques textes sur des thèmes précis et tenter de bien vous faire vivre ce défi hors du commun! Attention, j’ai écrit un défi hors du commun et non que j’étais hors du commun. Je vous expliquerai…


Mais ce soir, avant de rentrer dans les détails de la course je dois avouer mon état d’âme. Je suis en deuil! Un an d’entraînement et de préparation, une semaine difficile mais incroyable dans le désert, des sentiments dans le tapis pendant cette semaine et tout d’un coup, plus rien… Évidemment, je suis totalement comblé de revoir ma belle et mes garçons! Je me suis tellement ennuyé de mon clan! Mais présentement, j’ai accompli ce dont j’ai rêvé pendant des années. Et zoup, c’est fini! C’est étrange de réaliser que cette aventure est maintenant du passé.


Lorsque je fais le bilan de cette course du côté épreuve physique, j’aurais aimé mieux performer. Je suis déçu de mon classement. J’ai mal géré mon début de course ce qui m’a handicapé pour le reste des jours. Il y avait un manque de préparation de ma part également. Pas au niveau de l’entraînement, mais au niveau du matériel et du poids du sac. Tout d’abord, pas de guêtres, donc le sable entrait constamment dans mes souliers. Je devais donc m’arrêter très souvent pour les vider et regarder les gens me dépasser. Je voulais ensuite les rattraper ce qui brulait l’énergie qui me restait. Mon sac pesait 11,5kg, la moyenne des sacs de mon groupe étaient environ de 8,5kg. Ces 3 kg de plus ne se portaient pas tout seul! Mais n’ayez crainte, ce ne sont pas des défaites, ce sont des apprentissages!


Cependant du côté épreuve humaine, je suis fier de moi et surtout de ce que j’ai appris sur moi-même. Tout d’abord, je suis encore capable de m’émerveiller! Les paysages étaient toujours à couper le souffle. J’ai fait bien attention de toujours lever les yeux et apprécier ce que je voyais. Aussi, je suis une personne avec un fond positif. Malgré les ampoules, la fatigue, la douleur, le classement décevant et la bouffe séchée, j’ai toujours sourit. Cela peut paraître futile, mais croyez-moi, ça fait la différence entre vouloir y retourner un jour ou dire « plus jamais ». Ils ont d’ailleurs fait un reportage sur le site du MDS en me nommant M.Content! Cela permet aussi de parler avec les gens et d’avoir du plaisir, au lieu de faire le focus sur ses bobos! J’ai appris que le corps humain est une machine extraordinaire. Exiger à un corps ce que nous avons exigé pendant une semaine est indécent. Mais à chaque matin, mon corps se réveillait et disait : « vas-y mon gars, t’es capable ». Et rendu au 70ème km lors de la journée de 75km qui a durée 22h, malgré le manque de sommeil, de bouffe et les ampoules, mon corps m’a dit : « ok il n’en reste que 5km, si le boss (le cerveau) dit que c’est correct, tes jambes vont suivre. On prendra un break après! »


J’ai appris que le dépassement de soi est un concept élastique. Plus on tire, plus la limite personnelle s’étire. Bien sûr il faut faire attention de ne pas casser l’élastique, mais je crois que dans mon cas, il reste encore du jeu sur l’élastique. ;).J’ai appris qu’une grosse ampoule pleine de sable dans le désert fait bien moins mal qu’une petite ampoule à la maison! Loin de moi l’idée de vanter mes exploits car je crois très sincèrement que ce que j’ai réalisé est à la portée de beaucoup de gens, pour autant qu’ils veuillent relever ce défi. Je ne suis pas un athlète, ni une personne d’exception. Je suis simplement fier de prouver que c’est possible! Ok, j’avoue que je suis aussi un peu fier de prouver à mes détracteurs que j’ai réussis!


J’ai appris que retourner au travail le lendemain de mon arrivée à la maison n’était peut-être pas la meilleure idée. J’ai appris que la prochaine fois, je vais écouter ma blonde lorsqu’elle me dira de prendre congé le lendemain! Donc voilà mon état d’âme en ce moment.

Il manque de structure à ce texte, mais il manque de structure dans mes pensées également! Ça reviendra…d’ici là, bonne nuit!

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