Ce fut une décision à la fois facile, mais combien difficile
à prendre. Ce fut une décision longuement réfléchie, car je me doutais des
conséquences…
Aujourd’hui dans les médias, vous avez lu ou entendu :
Le demi-marathon des pompiers prend une pause. En fait, vous auriez du
lire : Carl Boulianne quitte le demi! Parce que oui, je quitte le
demi-marathon des pompiers. Le seul problème est qu’en quittant le demi, je
tire avec moi, malheureusement, un comité organisateur hors pair. Mes amis du
comité, qui m’ont suivi dans ce projet magnifique au cours des 7 dernières
années, ont eu aussi donné beaucoup! Donc, pas de comité, pas d’évènement en
2017!
Tout d’abord, il faut savoir que ce n’est pas une décision
municipale, ni politique. D’ailleurs, M.Angers , le maire de Shawinigan, a
refusé ma démission! J
Il était tout à fait conscient de l’impact de mon départ! Mais il m’a supporté
et nous trouverons une solution pour 2018.
De plus, il faut garder en mémoire une chose
importante : je crois que pour organiser quelque chose à titre bénévole,
il faut être passionné. Je suis passionné et mon comité l’était également. Mais
pour reprendre une telle course, il faut l’être aussi. Donc à quelques mois de
l’évènement, il était beaucoup plus sage de prendre une pause et d’examiner
toutes les solutions possibles pour 2018. D’ailleurs, il y a une belle offre de
course dans la région et je crois que les coureurs trouveront en attendant un
retour…
Ceci étant dit, je vais vous parler de moi. Honnêtement.
Après cette lecture, sentez vous très à l’aise de juger mon choix, mais lisez
jusqu’au bout avant de juger! J
Organiser une course, c’est stressant. On veut des coureurs,
on veut que le parcours soit parfait. On veut que tout aille bien, on veut que
tous soient contents. On veut que notre comité soit heureux et n’ait pas trop à
travailler car ils sont bénévoles et on veut que nos bénévoles aiment leur
expérience. On veut que nos commanditaires soient heureux de leur
investissement et on veut que les coureurs en aient pour leur argent. On veut
que notre ville paraisse bien auprès des touristes et de sa propre population
et on veut qu’après la course, tous repartent satisfaits.
On ne veut pas délaisser le temps en famille avec la blonde
et les 4 enfants, ni le temps d’entraînement. On veut être performant au
travail et on veut aussi avoir une vie sociale. On veut aussi courir 2 des
courses considérées comme parmi les plus difficiles au monde (Marathon des Sables en 2013 et Jungle
Marathon en 2015) et quelques marathon et ultra-marathon. Vous comprendrez que
je, oups pardon, qu’on veut bien des
choses! J
Mais surtout, avec le
demi-marathon des pompiers, je voulais offrir au gens de ma ville la chance de
vivre une course de qualité dans leur propre ville. Je voulais faire réaliser
que tout l’monde peut courir, malgré la forme physique, malgré l’âge et même
malgré les handicaps!
Je voulais que les gens de Shawi s’approprient la course à
pied et démontrer combien ce sport s’intègre bien dans nos vies malgré des
horaires et des contraintes de fous. À
voir le nombre de personne qui courent maintenant dans les rues de Shawi,
j’espère et je crois que le comité avec qui j’ai travaillé pendant les 8
dernières années y est pour quelque chose.
Je prends d’ailleurs 4
lignes pour vous remercier, mes amis du comité et ma gazelle, d’avoir fait
partie de cette aventure malgré vos vies toutes très occupées. Que vous aillez
fait 1 an ou 7 ans, votre passage aura assurément été gage de succès pour
l’organisation! Vous vous reconnaissez je le sais et je pense à vous en ce
moment avec un sourire qui va jusqu’aux oreilles.
Donc vous comprenez qu’après un bilan de 5000 coureurs au
total, après 7 ans d’aventures dont 4 ans de course du bonheur avec des
personnes handicapées qui m’ont tiré une larme à chaque année, après des
exploits individuels fait par ces coureurs du dimanche et des athlète de renom
qui sont venus fouler l’asphalte à Shawi, je peux dire… job done! Je quitte
avec un sentiment de devoir accompli. Je pars en me disant que la course, grâce
à nous, fait partie des habitudes de quelques coureurs à Shawi et j’en suis
fier.
Je sais que vous vous posez la question quant au décès de
Maxime, pompier de Shawi qui est décédé pendant la course du bonheur. Est-ce
que son décès a mené à mon départ? Non. Cette perte est un drame qui restera
gravé sur mon cœur et je ne souhaite à aucun organisateur, patron et collègue (tout
ça en même temps) de vivre une telle perte. Mais nous avons su nous relever
l’année suivante et Maxime était justement présent avec nous pendant toute la
course, avec un souvenir clair de ce jeune homme de qualité.
Je suis simplement prêt à quitter, après avoir fait courir
quelques milliers de personnes. J’ai vécu des joies, des peines, du stress et
des victoires. J’ai ri, pleuré, crié, je me suis fâché et me suis excusé et
j’ai appris. Maintenant, je suis prêt pour d’autres défis, et pour prendre une
nouvelle avenue. Je suis désolé pour toutes les personnes qui sont déçues (je
sais qu’il y en a) mais je sais que vous comprendrez.
Finalement, quelle aventure ce fut!
Merci à tous d’y avoir participé pendant toutes ces années,
d’y avoir cru et de m’avoir soutenu!
PS, vous savez c’est quoi le plus poche dans toute cette histoire?
C’est que je n’aurai jamais couru mon propre demi-marathon!!!! ;)
Ciao,
Carl
Carl, merci ! J'ai eu la chance de m'impliquer avec toi et les membres du comité de l'événement et je garde un souvenir plus que mémorable de cette aventure. Vous avez réussi à nous faire bouger, à mobiliser la région, à faire vibrer des milliers de gens. Je pense entre autres à ces personnes à mobilité réduite n'auraient jamais pu vivre ce genre d'expérience sans la course du bonheur. Quel idée géniale ! Grâce à vous, mon ami Olivier en chaise roulante a connu l'euphorie du coureur. Bravo ! Ton rêve, puis celui de Pierre (x 2), Gosselin, Étienne, Marie, Guylaine et tous ceux qui t'ont suivi nous a transformé, bien plus que vous pourriez l'imaginer. Carl mon ami, tu es un héro au grand coeur un rassembleur ! Félicitations !
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