Ce soir je soupais avec des amis. Lors d’une discussion
tournant autour de la course (serez-vous surpris ?), mon ami me raconte que ce
matin, il s’est levé tôt pour aller courir. Il a déjeuné légèrement, s’est
habillé et à 06h00, lorsqu’il était sur le point de partir, il s’est déshabillé
et est retourné se coucher. « Tsé Carl, on n’est pas des machines! »
Il sentait qu’il était fatigué et que cet entraînement n’aurait pas été
bénéfique.
Lisez bien ce qui suit et surtout, essayez de me faire
croire, en me regardant dans les yeux et sans rire, que ça ne vous ai jamais
arrivé.
Cette semaine je règle mon cadran pour aller courir. Tôt.
Très tôt…Le cadran sonne une première fois et je me dépêche d’appuyer sur « snooze ».
Quelle merveilleuse invention ce bouton qui permet de ne pas réveiller la maisonnée
et qui nous permet d’acheter un petit 8 minutes de sommeil additionnel! Donc j’appuie
en me disant : « ok 5 minutes et je me lève, de toute façon j’ai le
temps. » Il sonne 8 minutes plus tard et j’appuie à nouveau sur le bouton
enchanté en me disant : « ok, je prends seulement un peu de café et
je mangerai ma toast en revenant. » Le bouton sonne une troisième fois, j’ouvre
l’œil et regarde l’heure et réalisant : « ok, il est trop tard pour
faire l’entraînement que je voulais, donc tant qu’à faire un entraînement à moitié,
aussi bien le reporter à ce soir. » Là j’ai fermé le cadran et me suis rendormi
pour 2 heures de bonus. Conclusion : il devait inventer des radios
spécialement conçu pour les coureurs. Le bouton snooze serait électrifié et
lorsqu’un coureur tenterait de l’utiliser, il prendrait un choc.
Mais au fond, le problème n’est peut-être pas le
bouton. Le problème est peut-être plus
humain. Quand il m’arrive de manquer un
entraînement parce que je suis resté couché, je me sens « cheap ». Je me dis que je suis paresseux et que je
devrais me fouetter un peu. J’me dis que les grands coureurs se lèvent
assurément à tous les matins, probablement avant le cadran et que plein d’entrain
ils se défoncent à tous les entraînements.
Alors si je veux réaliser mes objectifs, je dois faire de même!
Et là une phrase qui me chamboule : « tsé
Carl, on n’est pas des machines! »
C’est normal d’être
fatigué lors d’un programme d’entraînement, autant physiquement que
psychologiquement. C’est normal d’avoir des petits bobos et c’est important de
s’écouter ! Surtout, il faut savoir accepter de ne pas avoir toujours la forme.
J’ai fait une semaine d’environ 100 km la semaine dernière. Est-ce que le fait
d’avoir manqué un matin cette semaine me nuira au Marathon des Sables?
Peut-être pas autant que si je me blesse ou me blase en me forçant à faire un
entraînement pour lequel je n’ai pas envie! Est-ce que je vais dans le Sahara
pour gagner la course et la bourse ou pour relever un défi et vivre une aventure?
Je ne fais pas la promotion de l’oisiveté ni de la facilité.
Mais après plusieurs années de course à pied, je commence à comprendre et
accepter que je ne sois pas une machine. La rigueur, la discipline et le dépassement
font partie de la vie de la majorité des coureurs. L’envie de toujours mieux
faire nous permet de battre notre record personnel dans ce sport où les limites
sont celles que l’on se fixe. Mais il ne faut pas oublier que franchir notre
limite peut-être néfaste à l’entraînement et même dangereux pour les blessures
et même notre carrière de course. Alors écoutez-vous un peu et lorsque vous
sentez que les jambes ou l’entrain ni est pas répétez-vous : « tsé, on
n’est pas des machines! ».
Pis le reste du temps, hé bien bottez-vous le derrière et
allez courir!!! Ha ha ha!
Merci Carl, ça doit être pour ça que je me suis recouché jeudi matin. après 8 jours de course, j'avais pris un seul jour de congé... j'en ai pris deux finalement et le lendemain, mes amis d'entraînement trouvaient que je pétais le feu:) Faut relaxer des fois:) pas trop souvent par contre!
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