vendredi 1 mars 2013

On n'est pas des machines!


       Ce soir je soupais avec des amis. Lors d’une discussion tournant autour de la course (serez-vous surpris ?), mon ami me raconte que ce matin, il s’est levé tôt pour aller courir. Il a déjeuné légèrement, s’est habillé et à 06h00, lorsqu’il était sur le point de partir, il s’est déshabillé et est retourné se coucher. « Tsé Carl, on n’est pas des machines! » Il sentait qu’il était fatigué et que cet entraînement n’aurait pas été bénéfique.

     Lisez bien ce qui suit et surtout, essayez de me faire croire, en me regardant dans les yeux et sans rire, que ça ne vous ai jamais arrivé.

     Cette semaine je règle mon cadran pour aller courir. Tôt. Très tôt…Le cadran sonne une première fois et je me dépêche d’appuyer sur « snooze ». Quelle merveilleuse invention ce bouton qui permet de ne pas réveiller la maisonnée et qui nous permet d’acheter un petit 8 minutes de sommeil additionnel! Donc j’appuie en me disant : « ok 5 minutes et je me lève, de toute façon j’ai le temps. » Il sonne 8 minutes plus tard et j’appuie à nouveau sur le bouton enchanté en me disant : « ok, je prends seulement un peu de café et je mangerai ma toast en revenant. » Le bouton sonne une troisième fois, j’ouvre l’œil et regarde l’heure et réalisant : «  ok, il est trop tard pour faire l’entraînement que je voulais, donc tant qu’à faire un entraînement à moitié, aussi bien le reporter à ce soir. » Là j’ai fermé le cadran et me suis rendormi pour 2 heures de bonus. Conclusion : il devait inventer des radios spécialement conçu pour les coureurs. Le bouton snooze serait électrifié et lorsqu’un coureur tenterait de l’utiliser, il prendrait un choc.

     Mais au fond, le problème n’est peut-être pas le bouton.  Le problème est peut-être plus humain.  Quand il m’arrive de manquer un entraînement parce que je suis resté couché, je me sens « cheap ».  Je me dis que je suis paresseux et que je devrais me fouetter un peu. J’me dis que les grands coureurs se lèvent assurément à tous les matins, probablement avant le cadran et que plein d’entrain ils se défoncent à tous les entraînements.  Alors si je veux réaliser mes objectifs, je dois faire de même!

Et là une phrase qui me chamboule : « tsé Carl, on n’est pas des machines! »

     C’est normal d’être fatigué lors d’un programme d’entraînement, autant physiquement que psychologiquement. C’est normal d’avoir des petits bobos et c’est important de s’écouter ! Surtout, il faut savoir accepter de ne pas avoir toujours la forme. J’ai fait une semaine d’environ 100 km la semaine dernière. Est-ce que le fait d’avoir manqué un matin cette semaine me nuira au Marathon des Sables? Peut-être pas autant que si je me blesse ou me blase en me forçant à faire un entraînement pour lequel je n’ai pas envie! Est-ce que je vais dans le Sahara pour gagner la course et la bourse ou pour relever un défi  et vivre une aventure?

     Je ne fais pas la promotion de l’oisiveté ni de la facilité. Mais après plusieurs années de course à pied, je commence à comprendre et accepter que je ne sois pas une machine. La rigueur, la discipline et le dépassement font partie de la vie de la majorité des coureurs. L’envie de toujours mieux faire nous permet de battre notre record personnel dans ce sport où les limites sont celles que l’on se fixe. Mais il ne faut pas oublier que franchir notre limite peut-être néfaste à l’entraînement et même dangereux pour les blessures et même notre carrière de course. Alors écoutez-vous un peu et lorsque vous sentez que les jambes ou l’entrain ni est pas répétez-vous : « tsé, on n’est pas des machines! ».

 

Pis le reste du temps, hé bien bottez-vous le derrière et allez courir!!! Ha ha ha!

1 commentaire:

  1. Merci Carl, ça doit être pour ça que je me suis recouché jeudi matin. après 8 jours de course, j'avais pris un seul jour de congé... j'en ai pris deux finalement et le lendemain, mes amis d'entraînement trouvaient que je pétais le feu:) Faut relaxer des fois:) pas trop souvent par contre!

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